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Un homme est abattu après avoir tué sa mère et sa soeur en France, EI revendique

French hooded police officers guard the area with other police officers after a knife attack Thursday, Aug. 23, 2018 in Trappes, west of Paris. A man flagged by French authorities as a suspected radical killed his mother and sister and seriously injured another woman in a knife attack Thursday that was quickly claimed by the Islamic State group. (AP Photo/Michel Euler) Photo: AP

Un homme armé d’un couteau a tué sa mère et sa sœur et blessé grièvement une troisième personne, jeudi près de Paris avant d’être tué par la police, les autorités évoquant l’acte d’un «déséquilibré» plutôt qu’une attaque terroriste, malgré une revendication de l’EI.

L’homme, qui était fiché pour apologie du terrorisme, a tué sa mère dans le pavillon où elle habitait. Il en est ressorti, couteau à la main, pour se diriger vers les policiers qui tentaient de l’interpeller. Les forces de l’ordre ont alors fait feu, le blessant mortellement, a indiqué le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, qui s’est immédiatement rendu dans la commune défavorisée de Trappes, à 30 km au sud-ouest de Paris, où se sont déroulés les faits.

L’assaillant a également tué sa sœur, et blessé grièvement une troisième personne qui ne fait pas partie de sa famille, selon le ministre.

L’EI a affirmé que le «combattant» de Trappes avait commis l’attaque «à la faveur des appels à cibler des ressortissants des pays de la coalition» internationale anti-EI, a indiqué l’agence de propagande du groupe Amaq.

Mais pour le ministre de l’Intérieur, l’agresseur a «plutôt un côté déséquilibré, plutôt que quelqu’un d’engagé et quelqu’un qui pourrait répondre aux ordres et consignes d’organisations terroristes, et de Daech (acronyme arabe de l’EI, ndlr) en particulier».

«Il apparaît que le criminel avait des problèmes psychiatriques importants», a insisté le ministre. «Pour le moment», la justice n’a «pas reconnu la qualification terroriste», a-t-il souligné, même si l’assaillant était «fiché pour des faits d’apologie du terrorisme», a-t-il ajouté.

La crédibilité des revendications de l’EI est de plus en plus contestée par les experts, qui pointent parfois du doigt des revendications opportunes alors que le groupe terroriste tente de compenser sa déroute sur le terrain en Irak et en Syrie.

«Il est trop tôt pour le dire, c’est toujours possible, mais il ne faut pas oublier qu’en 2017, nous avons trois exemples de revendications farfelues de la part de l’État islamique: l’attaque d’une discothèque à Manille, des explosifs à Orly (aéroport parisien, ndlr) et surtout la tuerie de Las Vegas, qu’ils avaient revendiquée mais pour laquelle aucun lien n’a été établi avec l’EI», a souligné Jean-Charles Brisard, président du Centre d’analyse du terrorisme.

Filière de l’islam radical

Mercredi, dans un message diffusé sur Telegram par des comptes pro-EI, le chef de l’EI, Abou Bakr al-Baghdadi, a appelé ses partisans à poursuivre le «jihad», dans le premier enregistrement qui lui est attribué en près d’un an.

Le «calife» auto-proclamé appelle à «frapper pour terroriser», exhortant ses partisans en Occident à mener des attaques à l’explosif ou à l’arme blanche «sur leurs terres».

Cet enregistrement a été diffusé alors que l’EI est acculé en Syrie et a été chassé de tous les centres urbains d’Irak après avoir contrôlé de vastes territoires dans ces deux pays.

Trappes, commune pauvre de la grande banlieue de Paris, est réputée pour abriter une filière de l’islam radical. D’après une source antiterroriste, une cinquantaine de personnes de cette filière sont parties combattre en Irak et en Syrie.

Le gouvernement a placé cette ville de 30 000 habitants sur la liste des trente quartiers de «reconquête républicaine» impliquant des moyens et des effectifs supplémentaires pour la police.

La France vit sous une constante menace terroriste depuis qu’elle a connu en 2015 une vague d’attentats jihadistes sans précédent. Le pays a été frappé deux fois cette année au cours d’attaques qui ont fait cinq morts.

La série d’attentats jihadistes en France a fait 246 tués en moins de quatre ans. La dernière victime a succombé à une attaque au couteau dans le centre de Paris le 12 mai dernier.

Au total, 51 attentats ont été déjoués depuis janvier 2015, selon les autorités.

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