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Russie: dizaines d’arrestations lors de manifestations pour la libération d’adolescents

A photo taken on March 2, 2018 shows the headquarters of the FSB security service in Moscow. (Photo by Mladen ANTONOV / AFP) Photo: AFP

Plusieurs dizaines de personnes ont été interpellées dimanche à Moscou et Saint-Pétersbourg (nord-ouest) après des manifestation de soutien à dix jeunes Russes, incarcérés depuis mars pour « extrémisme » dans une affaire que leurs avocats assurent être montée de toutes pièces.

A Saint-Pétersbourg, une journaliste de l’AFP a vu une vingtaine de jeunes manifestants être arrêtés au cours de cette action non autorisée par les autorités locales, qui a réuni quelques dizaines de personnes dans le centre-ville de l’ancienne capitale impériale russe.

Certains des manifestants arrêtés portaient des pancartes sur lesquels étaient écrits des messages comme « Kremlin, rends tes otages » ou « Le FSB invente des cas ».

« Je suis venu soutenir ceux arrêtés parce qu’il faut sortir dans la rue. Si nous restons seulement sur Internet, rien ne changera », a déclaré à l’AFP Ekatérina Annenkova, 20 ans.

A Moscou, environ 200 manifestants se sont réunis sur la place Loubianka, devant le siège du FSB, où la manifestation non autorisée s’est déroulée sans incidents. Plusieurs arrestations ont en revanche eu lieu sur la rue Tverskaïa, une importante artère de la capitale russe où l’action s’était déplacée.

« Je n’aurais jamais cru qu’une chose pareille m’arriverait à moi ou à mon enfant. Et ça veut dire que ça peut arriver à n’importe qui. Qu’un matin, ils frappent à ta porte et emportent ton enfant », a déclaré à l’AFP sur la place Loubianka Ioulia Pavlikova, la mère d’une jeune fille inculpée dans cette affaire

Selon l’organisation OVD-Info, spécialisée dans le suivi des arrestations, 18 personnes ont été arrêtées à Moscou et une quarantaine à Saint-Pétersbourg.

Des manifestations étaient également organisées dans plusieurs autres villes de Russie, notamment à Rostov (sud) où un militant du groupe Open Russia de l’oligarque en exil Mikhaïl Khodorkovski a été brièvement interpellé, selon OVD-Info.

En mars 2018, dix jeunes Russes avaient été arrêtés, accusés de « tentative de coup d’Etat » et de création d’une « organisation extrémiste », à cause de conversations sur un groupe de discussion de la messagerie Telegram.

Selon leurs avocats, les services de sécurité russes (FSB) ont eux-même participé à la formation de leur groupe et de leur organisation dont le but était de « rendre à la Russie son ancienne grandeur », rédigeant ses textes fondateurs et finançant des entraînements de tir.

Cette affaire a été brandie comme un symbole tandis que se multiplient les poursuites contre des internautes, parfois très jeunes, pour des publications jugées « extrémistes » sur les réseaux sociaux, même lorsqu’il s’agit de partages ou de « likes ».

En août, deux des accusées âgées de 17 et 19 ans au moment de leur arrestation ont été relâchées de prison et assignées à résidence pour raison de santé.

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