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Violence aux États-Unis: Trump blâme les médias «ennemis du peuple»

In this Oct. 26, 2018 photo, President Donald Trump points to the media as he speaks during a campaign rally in Charlotte, N.C. Trump is accusing the media of being “the true Enemy of People” in the wake of a mass shooting and a mail bomb plot.(AP Photo/Chuck Burton) Photo: The Associated Press

Le président américain Donald Trump a accusé lundi les médias «ennemis du peuple» d’être responsables de la «colère» ressentie à travers les États-Unis en pleine période électorale, deux jours après une fusillade sanglante dans une synagogue de Pittsburgh.

Le tireur de 46 ans, Robert Bowers, inculpé de 29 chefs d’accusation dont certains passibles de la peine de mort, doit être présenté lundi en début d’après-midi à un magistrat fédéral chargé de l’enquête sur ce qui est la pire attaque antisémite de l’histoire américaine.

Toutes confessions confondues, des milliers de personnes se sont réunies dimanche dans cette ville endeuillée pour lancer un message de paix.

«Les mots de haine ne sont pas les bienvenus à Pittsburgh», a lancé, longuement ovationné, le rabbin Jeffrey Myers de la synagogue Tree of Life («L’arbre de vie») qui a aidé à mettre des fidèles à l’abri lorsqu’un homme lourdement armé a fait irruption samedi, en plein office religieux en ce jour de chabbat.

M. Trump, qui a assuré qu’il se rendrait à Pittsburgh mais n’a donné aucune précision sur la date de ce déplacement, a commencé sa journée lundi par une série de tweets à la tonalité particulièrement agressive à l’encontre des médias.

«Il y a une grande colère dans notre pays liée au traitement erroné, et souvent malhonnête, de l’information», a-t-il lancé.

«Les médias Fake News, véritables ennemis du peuple, doivent mettre un terme à leur hostilité ouverte et évidente et rapporter les informations correctement et de manière équitable», a-t-il poursuivi.

https://twitter.com/realDonaldTrump/status/1056879122348195841

«Cela fera beaucoup pour éteindre l’incendie de la colère et de l’indignation et nous serons alors en mesure de nous rassembler dans la paix et l’harmonie. Il faut mettre un terme aux Fake News!», a-t-il encore écrit.

La venue annoncée du tempétueux président américain a suscité un vif débat au sein de la communauté juive de Pittsburgh.

M. Trump «n’est pas le bienvenu dans ma ville», a affirmé sur CNN Lynnette Lederman, ancienne présidente de la synagogue Tree of Life, l’accusant d’attiser la haine.

«Les mots hypocrites qui sortent de sa bouche ne signifient rien pour moi, a-t-elle ajouté. Nous avons des gens auprès de nous qui croient en nos valeurs, pas seulement les valeurs juives, et ce ne sont pas les valeurs de ce président».

En revanche, le rabbin de la synagogue, Jeffrey Myers, a précisé sur la chaîne américaine que le «président des États-Unis est toujours le bienvenu».

«Je suis un citoyen. Il est mon président. Il est bien sûr le bienvenu», a ajouté le rabbin qui se trouvait dans le bâtiment lorsque Robert Bowers, 46 ans, y a fait irruption et a fait feu sur les fidèles.

«Je ne jette pas vraiment le blâme sur quiconque. La haine ne connaît pas de religion, de race, de croyance, de parti politique. Ce n’est pas un problème politique d’une quelconque manière. La haine ne connaît pas l’une de ces choses. Elle existe dans toute personne», a-t-il relevé.

Robert Bowers vivait dans la banlieue sud de Pittsburgh, à moins de trente minutes de route de la synagogue.

Selon son acte d’accusation, il a déclaré à la police qu’il «voulait que tous les Juifs meurent et qu’ils (les Juifs) étaient en train de commettre un génocide de son peuple.»

La fusillade, qui a duré 20 minutes, a commencé quand l’homme a fait irruption dans le bâtiment tôt samedi et a ouvert le feu, armé de deux pistolets Glock et d’un fusil d’assaut semi-automatique AR-15. Quatre policiers ont été blessés, dont un grièvement.

Âgé de 90 ans, E. Joseph Charny a raconté au Washington Post qu’il priait dans une salle avec d’autres fidèles quand il a vu un homme apparaître dans l’embrasure de la porte et a entendu des tirs.

«J’ai levé les yeux et j’ai vu tous ces cadavres», a raconté M. Charny, un psychiatre à la retraite qui fréquente la synagogue Tree of Life depuis 1995.

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