Soutenez

Julian Assange dénonce «l’emprise de la NSA»

Photo: Getty

Julian Assange a dénoncé le programme de surveillance américain samedi, dans un discours diffusé au festival de nouvelles technologiques South by Southwest et prononcé à l’ambassade de l’Équateur à Londres, où il est confiné depuis près de deux ans.

C’était une des rares apparitions publiques du cofondateur de WikiLeaks et un prélude aux discours que l’ancien analyste de la CIA Edward Snowden et le journaliste Glenn Greenwald prononceront aujourd’hui  dans des discussions «virtuelles» similaires.

«L’agence de surveillance nationale américaine (NSA) est devenue une agence délinquante qui évolue sans aucune contrainte, a raconté M. Assange. La capacité de surveiller tout le monde sur la planète est presque complète, et il ne manque que quelques années avant que l’espionnage de tout un chacun devienne total. Le danger, c’est qu’il s’agit d’un énorme transfert de pouvoir des mains de ceux qui sont surveillés à ceux qui contrôlent l’appareil de surveillance.»

M. Assange a dénoncé les projets de loi américains qui tentent «d’arrêter la publication de documents relatifs» à la NSA, en référence aux propos tenus la semaine dernière par un gradé américain qui demandait des sanctions à l’égard de ceux qui diffusent des informations secrètes concernant les programmes d’espionnage américains. «Ça introduit un nouveau régime de censure internationale, dit-il. Les lois qui s’appliquent à la sphère internet s’appliquent aussi à la société humaine. Cette emprise de la NSA sur le web… c’est une emprise sur notre société. Et ça indique une militarisation de l’espace civil.»

«Nous sommes tous impliqués dans ce que, traditionnellement, nous appelons l’État, que nous le voulions ou non. Nous n’avons d’autre choix que d’essayer d’influencer le comportement de l’État auquel nous avons été forcés d’appartenir.»

L’assistance a demandé à Julian Assange ce qu’il pensait du nouveau journal en ligne créé par le journaliste Gleen Greenwald et financé par le fondateur d’eBay, le milliardaire Pierre Omidyar.

«Pierre Omidyar a constaté qu’il n’y avait plus de liberté, même pour quelqu’un qui possède 8G$, selon lui. Omidyar est le symptôme d’une nouvelle élite aux États-Unis qui se sent menacée par tout ce que fait la NSA, et c’est significatif.»

M. Assange a d’ailleurs indiqué que le monde avait besoin d’autres «grandes révélations», autant de WikiLeaks que d’autres sources.

«Présentement, nous vivons dans un monde que nous ne comprenons plus, a-t-il affirmé. Avant tous ces dévoilements concernant la guerre en Irak, ou ces révélations d’Edward Snowden au sujet de la NSA, nous vivions notre vie dans ce que nous pensions être le monde. Mais nous ne vivions pas dans le vrai monde: nous vivions dans une représentation illusoire de ce que nous pensions être le monde. Et nous vivons encore dans cette fiction.»

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.