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Et si l’Écosse disait «Oui»

Photo: Maxime Huard
Dmitry Belyaev - Metro World News

Si les Écossais votent en faveur de l’indépendance au référendum dans deux jours, «une longue et compliquée période de négociations» s’en suivra entre le gouvernement écossais et le reste du Royaume-Uni, explique à Métro Ewen Cameron, professeur d’histoire de l’Écosse à l’université d’Édimbourg.

Résumez-nous l’effet des débats sur l’indépendance?
Pour un Écossais qui croit à l’indépendance, une victoire du «Oui» placerait l’Écosse dans une position où elle n’aurait d’autre choix que d’assumer pleinement la responsabilité de ses actions et de ses politiques. Si le «Non» devait l’emporter, il y a tout lieu de croire que davantage de pouvoirs seraient transférés au Parlement écossais – ce qui pourrait aussi entraîner le transfert de plus de pouvoirs aux assemblées du Pays de Galles et d’Irlande du Nord. Et, plus important, il y a le fait que plus de gens se sont intéressés à ce processus qu’aux récentes politiques de type «traditionnel» proposées dans le cadre d’élections générales.

Pourquoi les politiciens anglais se sont-ils autant engagés dans la campagne référendaire au cours des derniers jours?
La plupart souhaitent que le Royaume-Uni persiste dans sa forme actuelle. Certains d’entre eux, cependant, voient l’Écosse comme une région trop subventionnée du Royaume-Uni et estiment que son indépendance serait une bonne chose. Cela étant dit, tous les politiciens britanniques considèrent que la sécession de l’Écosse serait une perte de puissance et de prestige pour la Grande-Bretagne sur la scène internationale.

Imaginons que l’Écosse vote pour l’indépendance. Quelle sera la prochaine étape?
«On ne sait pas» serait la réponse courte. Si le «Oui» l’emporte, il y aura une longue et compliquée période de négociations entre le gouvernement écossais et le gouvernement du reste du Royaume-Uni, au cours de laquelle on discutera de dossiers importants comme la dette nationale, la monnaie, les hydrocarbures dans la mer du Nord, les armes nucléaires, les forces armées, etc.

En théorie, est-ce que l’Écosse peut survivre toute seule?
Bien sûr. L’Écosse devra prendre des décisions difficiles sur les taxes, les dépenses, les emprunts, la politique étrangère, etc. L’avenir d’une Écosse indépendante dépendra des décisions prises par les politiciens au pouvoir.

«Si le “Oui” l’emporte confortablement, le gouvernement écossais aura une position plus forte dans les négociations.» – Ewen Cameron, professeur d’histoire de l’Écosse à l’université d’Édimbourg

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