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La presse britannique en émoi à 24h du référendum écossais

Photo: Maxime Huard/Métro

Les journaux de tous horizons ont lancé mercredi leurs derniers messages aux électeurs, à la veille du référendum sur l’indépendance en Écosse.

«24 heures pour sauver la Grande-Bretagne», s’alarme en immenses lettres le tabloid Scottish Daily Mail.

Dans la presse à sensation, farouchement anti-indépendantiste, on déterre tous les scandales susceptibles de discréditer le Scottish National Party (SNP), parti au pouvoir en Écosse. Le Scottish Daily Mail lève entre autres le voile sur de prétendus plans secrets d’Alex Salmond pour établir sa résidence de premier ministre dans un château d’une valeur de 2M£, là où il «pourra régner sur ses fidèles sujets» dans le luxe. Le Daily Star of Scotland y va lui aussi d’une controverse: un déplacement princier en hélicoptère du même M. Salmond.

Seul quotidien résolument indépendantiste, The Herald rappelle à ses lecteurs que le momentum du Oui ne se dément pas dans les sondages et que l’issue du référendum demeure encore «too close to call». Leurs éditorialistes y prennent fermement position contre l’Union avec l’Angleterre. «(Elle) doit être brisée pour le bien commun», martèle l’analyste Ian Bell.

Fait intéressant, parmi une pléthore d’articles pro-non, on trouve dans le Times Scotland une lettre d’opinion signée par l’ex-chef libéral canadien Michael Ignatieff. «Don’t be a bad loser» («Ne soyez pas mauvais perdants»), plaide M. Ignatieff. Il évoque la célèbre «pique» du premier ministre Jacques Parizeau après la défaite du Oui en 1995, dont le souvenir «suscite encore la colère au Québec».

Deux quotidiens anglais ont cherché à s’élever au-delà des querelles partisanes en cette veille référendaire.

D’un point de vue strictement politique, le Guardian explique que peu importe le résultat du vote, la politique britannique sortira du référendum sur la souveraineté transformée à jamais. «La conséquence évidente des derniers mois de débats est que l’Union telle que nous la connaissons ne fonctionne plus aussi bien qu’avant», note le chroniqueur James Naughtie, qui applaudit le fait que des milliers de citoyens, principalement des jeunes, voteront pour la première fois aujourd’hui.

John Kay, éditorialiste au Financial Times, appelle quant à lui à la fin des campagnes de peur au sujet des banques et de la monnaie. La finance internationale permet de multiples arrangements sur la monnaie et les banques, rappelle-t-il, et ces deux pommes de discorde devront être négociées de bonne foi entre Londres et Édimbourg au lendemain du référendum.

Plus dratisque, le Daily Telegraph a relayé une ultime fois les scénarios catastrophes à saveur financière. À la première page de sa section affaires, le journal britannique est catégorique : «L’Écosse s’effondrera si elle se détourne de la dette du Royaume-Uni».

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