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L’Expo universelle de Milan ouvre ses portes

Photo: Olivier Morin/AFP

Une bière tchèque de bon matin ? Aucun problème. Le stand de frites belges en revanche est encore fermé. Des milliers de visiteurs ont envahi dès vendredi matin les spacieuses allées de l’Exposition universelle, sans trop d’accrocs.

Familles, touristes ou employés du site, ils étaient déjà plusieurs centaines, quelques minutes avant l’ouverture à 10 heures (heure locale) à faire la queue devant la longue ligne de portiques de sécurité près de la gare, et sans trop se plaindre de difficultés d’accès.

Parmi eux, un petit groupe de gracieuses jeunes filles arborant des robes de couleurs vives attendent leur laisser-passer. Mauriciennes résidant en Italie, elles s’apprêtent à donner un spectacle de danse traditionnelle devant l’un des pavillons. L’une d’entre elle porte aussi une étole blanche et une petite couronne certifiant qu’elle est Miss India Italy 2015.

«Nous sommes ravies d’être là. C’est un grand jour pour l’Italie et pour nous ! Nous sommes fières d’avoir l’occasion de faire découvrir notre culture », lance l’une d’elle, Deeya, 22 ans. Des dizaines de milliers de Mauriciens vivent en Italie, explique-t-elle, avant de railler: Nous sommes positives, pas comme les Italiens.»

Non loin de là, deux exposants indiens d’artisanat pestent cependant contre l’organisation. Leur demande d’accréditation n’ayant pas encore été traitée, ils doivent acheter chaque jour un billet pour aller tenir le stand qu’ils ont payé 200 000 euros et qu’ils n’ont pas encore eu le droit d’approvisionner.

Après avoir passé des contrôles de sécurité dignes d’un aéroport, les visiteurs sont nombreux à déployer leurs plans pour tenter de s’orienter.

Beaucoup d’Italiens sont irrésistiblement attirés sur leur droite par la réplique de la Madonnina, la statue de la Vierge qui orne le toit du Duomo, la grande cathédrale gothique de Milan. Les selfies fusent. Des hélicoptères survolent la scène.

Juste en face, l’écriteau Fresh beer attire lui aussi une petite foule vers le pavillon tchèque. Il est encore tôt, et le temps est plutôt humide et frisquet pour la saison, mais les pintes partent les unes après les autres. A côté, un marchand de glaces ne fait cependant pas recette.

Sculptures subliminales

Le bâtiment tchèque est orné d’une étrange sculpture mi-voiture et mi-oiseau à la gloire de l’épuration de l’eau. A l’intérieur, des cristaux de Bohème mais aussi d’autres sculptures modernes, pour certaines assez exigeantes, comme le suggère déjà leurs seuls noms: «Subliminal», «Hybrid» ou «10 000 expériences», réalisées en coopération avec des universités techniques du pays.

Un «laboratoire du silence» enjoint les visiteurs à abaisser le volume pour mieux observer une installation de plantes pittoresques. «Tout se passe très bien, se réjouit une hôtesse. Il y a du monde, nous sommes bien placés.»

L’ambiance est plus ludique au pavillon brésilien. Un immense hamac de corde a été tendu à mi-hauteur et de guingois, où les visiteurs avancent et ondulent avec délices, cherchant leur équilibre.

A côté, une marque d’équipements de salles de gym a organisé un cours collectif de vélo fitness. «Il faut s’échauffer les mains, c’est important. On applaudit!» lance l’animateur aux participants, tous vêtus du même T-shirt jaune aux couleurs de la firme.

Alignés les uns à côté des autres le long de deux axes principaux, les quelque 80 pavillons, souvent signés par des architectes de renom, rivalisent d’ingéniosité et d’extravagance pour attirer l’œil des visiteurs, dont peu devraient avoir l’énergie de parcourir tout le site en une journée.

Le très conservateur – et peu touristique – Bélarus mise sur tous les tableaux: son pavillon, doté d’une roue de moulin qui tourne, est très moderne, mais à l’extérieur, ce sont une fanfare et des babouchkas dansantes en costume traditionnel qui accueillent le visiteur.

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