Soutenez

Deux soldats nigérians soupçonnés de trafic d’armes pour Boko Haram

Haruna Umar - The Associated Press

L’armée nigériane a arrêté deux soldats qui auraient tenté d’acheminer une grande quantité d’armes et de munitions vers le groupe islamiste Boko Haram, a indiqué mercredi un porte-parole.

Selon le colonel Sani Kukasheka Usman, les deux suspects sont des sapeurs du corps de génie de l’armée, au sein d’une unité de neutralisation des explosifs et munitions, dans le nord-est du pays, une région où Boko Haram commet la plupart de ses attentats. Les deux soldats auraient pu aussi entraîner des insurgés dans la fabrication de bombes.

Des soldats ont indiqué à l’AP que Boko Haram avait infiltré les forces de sécurité du Nigéria, et que certains militaires sont soldats le jour et extrémistes la nuit.

Le colonel Usman a aussi annoncé mercredi, lors d’une conférence de presse, que l’armée avait tué 35 extrémistes au cours des derniers jours et libéré quelque 300 civils détenus par Boko Haram.

La veille, les services secrets nigérians avaient annoncé l’arrestation d’un présumé agent recruteur du groupe armé État islamique en Irak et en Syrie, identifié comme étant “Abdussalam Enesi Yunusa”, de nationalité inconnue. Selon les services secrets, deux Nigérians s’entraînent déjà en Libye avec ÉI.

Boko Haram a prêté allégeance au groupe armé État islamique l’an dernier. La propagande de ce dernier a encouragé ses militants qui ne peuvent gagner l’Irak ou la Syrie à se rendre en Afrique, pour se battre en Libye ou alors joindre les rangs de Boko Haram, mais rien n’indique jusqu’ici que des combattants d’ÉI soient présents au Nigéria.

Le président, Muhammadu Buhari, déclarait en décembre que l’armée nigériane avait “techniquement” remporté la guerre contre Boko Haram, forçant ses militants à quitter les villes et villages du nord-est du pays où le groupe avait instauré un “califat” islamiste.

Boko Haram a depuis changé de tactiques et de cibles, en frappant plutôt des villages isolés et en multipliant les attentats-suicides dans les villes. Ainsi, au moins 58 personnes ont été tuées, mardi matin, alors que deux femmes kamikazes ont frappé dans un camp de réfugiés du nord-est du pays, ont affirmé mercredi des responsables de la santé et des secours.

Le 30 janvier dernier, un attentat avait fait 92 morts près de Maiduguri, capitale et principale ville de l’État de Borno, et centre de commandement de la guerre contre Boko Haram.

L’insurrection de Boko Haram a fait 20 000 morts et 2,5 millions de sans-abri depuis six ans.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.