Une émeute fait 49 morts et 12 blessés dans une prison mexicaine

Une bagarre entre deux bandes rivales de narcotrafiquants dans un pénitencier surpeuplé du nord du Mexique a viré à l’émeute, jeudi, faisant 49 morts et 12 blessés.

Aucune évasion n’a été rapportée à la suite de l’affrontement survenu à la prison Topo Chico à Monterrey, a déclaré le gouverneur de l’État de Nuevo Leon, Jaime Rodriguez.

L’émeute, l’une des plus violentes à s’être déroulées dans un centre de détention mexicain au cours des dernières années, s’est produite la veille de l’arrivée du pape François au Mexique. Durant son séjour, le pontife doit visiter un autre pénitencier situé dans la ville frontalière de Ciudad Juarez.

Plus tôt jeudi, M. Rodriguez avait annoncé la mort de 52 détenus. Il a toutefois revu ce nombre à la baisse à la fin de l’après-midi, sans fournir d’explication.

En conférence de presse, le gouverneur a lu les noms des 40 prisonniers dont le décès est confirmé, précisant que cinq corps avaient été réduits en cendres par un incendie allumé avant l’émeute et que quatre autres n’avaient pas encore été identifiés. Il a ajouté que l’un des blessés se trouvait dans un état critique.

Les événements ont commencé vers minuit lorsque des détenus ont mis le feu à un espace de rangement. Des secouristes ont été vus en train de transporter des prisonniers blessés, certains souffrant de brûlures, à l’extérieur de l’établissement.

Jaime Rodriguez a affirmé qu’une bagarre avait éclaté entre deux groupes, l’un mené par un membre du cartel des Zetas, Juan Pedro Zaldivar Farias, aussi surnommé “Z-27”, l’autre par Jorge Ivan Hernandez Cantu qui, selon les autorités mexicaines, ferait partie du cartel du Golfe.

Les deux bandes se sont livré une guerre sanglante dans le Nuevo Leon et l’État voisin de Tamaulipas entre 2010 et 2012. Les Zetas ont déjà contrôlé presque la totalité de la région de Monterrey.

Zaldivar Farias a été considéré comme un suspect relativement à la mort d’un Américain en 2010 sur le lac Falcon, qui chevauche la frontière entre le Mexique et le Texas.

De nombreuses personnes se sont rassemblées devant l’entrée de la prison, jeudi, réclamant le droit de pénétrer à l’intérieur afin de connaître le sort de leurs proches. Certaines ont frappé et secoué les portes alors que des policiers munis de boucliers en plastique tentaient de repousser la foule.

Avant l’émeute de jeudi, le soulèvement le plus mortel à être survenu dans une prison mexicaine remontait à février 2012, lorsque des Zetas avaient tué 44 membres du cartel du Golfe au pénitencier d’Apodaca, aussi situé dans l’État du Nuevo Leon.