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Obama ne veut pas attendre pour remplacer le juge Antonin Scalia

Photo: Alex Wong

WASHINGTON — Le juge Antonin Scalia, vu comme un influent conservateur à la Cour suprême des États-Unis, est décédé à l’âge de 79 ans.

Le président américain, Barack Obama, a affirmé qu’il était dans son devoir de trouver un successeur à M. Scalia.

Prenant la parole en Californie pour offrir ses condoléances à la famille de M. Scalia et rappeler ses années de service, M. Obama a fait valoir qu’il y avait amplement de temps avant la fin de sa présidence pour nommer un juge à la Cour suprême en respectant le processus, qui inclut une audience du candidat pressenti devant le Sénat.

Des républicains au Capitole et ailleurs ont pour leur part martelé que le choix d’un nouveau juge devrait revenir au prochain président à partir de janvier 2017.

Le leader de la majorité au Sénat, Mitch McConnell, a dit croire que la “population américaine devrait avoir son mot à dire dans la sélection du prochain juge à la Cour suprême”, et que par conséquent, ce siège ne devrait pas être comblé “avant d’avoir un nouveau président”.

Deux sénateurs candidats à l’investiture républicaine pour la présidence, Ted Cruz et Marco Rubio, lui ont fait écho.

Lors d’un débat des républicains, samedi soir, M. Cruz a déclaré que les conservateurs ne pouvaient pas prendre le risque de perdre de l’influence à la Cour suprême “pour une génération”. Donald Trump a exhorté les républicains au Sénat à “repousser, repousser, repousser” l’échéance.

La Cour suprême des États-Unis fait face à un ordre du jour chargé de causes qui risquent fort de se transposer dans la campagne présidentielle sur des enjeux tels que l’immigration, l’avortement, les changements climatiques, les syndicats et l’“Obamacare”. Des décisions étaient attendues à la fin du printemps ou au début de l’été à savoir si le président pourrait protéger contre la déportation jusqu’à cinq millions d’immigrants clandestins.

Dans l’immédiat, le décès de M. Scalia signifie que les juges seront désormais divisés à 4 contre 4 dans la plupart de ces causes. S’il y a égalité, la décision du tribunal inférieur demeure.

M. Scalia faisait partie d’une majorité conservatrice de cinq juges contre quatre à la Cour suprême. L’un de ces cinq conservateurs, Anthony Kennedy, vote parfois de manière plus libérale.

Un grand défenseur de la protection de la vie privée

Le service du U.S. Marshal à Washington a confirmé la mort de M. Scalia dans une résidence privée dans le secteur de Big Bend dans le sud du Texas.

La porte-parole du service, Donna Sellers, a indiqué que M. Scalia s’était retiré en soirée et a été retrouvé mort, samedi matin, après que son absence au déjeuner fut remarquée.

Avec zèle et rigueur intellectuelle, M. Scalia a participé à une tentative inflexible pour amener le tribunal plus à droite et lui faire adopter ses interprétations “originalistes” de la Constitution — en accord avec la signification qu’elle avait à l’époque de sa proclamation —, après qu’il eut été nommé par le président Ronald Reagan, en 1986.

En 2008, il a rendu à la Cour une opinion en faveur des droits des détenteurs d’armes, un moment particulièrement marquant pour lui en plus de 30 ans comme juge.

Il était un grand défenseur de la protection de la vie privée et se prononçait en faveur des restrictions sur les perquisitions policières et de la protection des droits des prévenus. Il votait aussi de manière constante pour laisser les États interdire l’avortement, pour permettre un rapprochement entre gouvernement et religion et pour autoriser des exécutions.

Son impact sur la Cour suprême a été atténué par sa réticence à modérer ses opinions pour faciliter les consensus.

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