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Le pape appelle les prêtres mexicains à ne pas se résigner face à la violence

Pope Francis, flanked by Cardinal Alberto Suarez Inda, talks to faithful gathered inside the Cathedral in Morelia, Mexico, Tuesday, Feb. 16, 2016. Francis arrived in the heart of Mexico's drug-trafficking country to offer words of encouragement to clergy trying to minister to a people tormented by the violence and gang warfare of the drug trade. (AP Photo/Gregorio Borgia, Pool) Photo: Gregorio Borgia/The Associated Press
Jacobo Garcia, Nicole Winfield et Peter Orsi - The Associated Press

Le pape François a pressé mardi les prêtres mexicains à ne pas baisser les bras devant la corruption et la violence qui minent leur pays, mais plutôt à sortir de leur confort et lutter contre les injustices.

Le pape a lancé cet appel pendant la messe pour le clergé mexicain dans la capitale de l’État du Michoacan, sur la côte ouest du pays, qui est un terreau du commerce de la drogue.

La visite du pape à Morelia constitue un appui sans équivoque à l’archevêque Alberto Suarez Inda qui, comme le souverain pontife, appelle les évêques mexicains à se rapprocher de leurs fidèles, et non pas se comporter comme des princes de l’Église. Le pape l’avait d’ailleurs fait cardinal l’an dernier, signe indéniable qu’il veut voir plus de pasteurs “non conventionnels” comme lui à la tête de l’Église catholique romaine.

Dans son homélie, mardi, le pape François a appelé les prêtres et religieuses du Mexique à ne pas céder à la résignation ou à la paralysie, “arme favorite du diable”, face à la violence, à la corruption, au trafic de drogue, au mépris de toute dignité humaine et à l’indifférence devant la souffrance et la vulnérabilité.

Le souverain pontife les a plutôt encouragés à imiter Vasco de Quiroga, un évêque espagnol du 16e siècle venu fonder au Nouveau Monde des communautés autochtones où l’on enseignait l’agriculture et les métiers manuels. Le pape François a rappelé que lorsque ce père franciscain avait constaté que des Indiens étaient “vendus et humiliés sur les marchés publics” lors de l’exploitation coloniale, il n’a pas baissé les bras mais a plutôt lutté contre les injustices.

Depuis le début de son périple au Mexique, vendredi soir, le pape François adresse souvent des reproches aux dirigeants du clergé mexicain, dont plusieurs entretiennent des liens étroits avec l’élite politique et financière du pays, et montent rarement aux barricades pour défendre les démunis.

Samedi dernier, à Mexico, le pape François dénonçait la culture carriériste de certains prêtres; il avait écrit dans le livre d’or d’un séminaire que les futurs prêtres devraient être des pasteurs de Dieu et non “des ecclésiastiques de l’État”. Lundi, il a dénoncé les siècles d’exploitation et d’exclusion des Premières Nations au Mexique, lors de sa visite au Chiapas, dans le sud du pays.

Le pape François doit terminer mercredi son périple de cinq jours au Mexique en visitant Ciudad Juarez, en face d’El Paso, au Texas, pour une “messe transfrontalière” qui devrait mettre l’accent sur le sort des migrants.

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