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Une nouvelle famille pour un rescapé de l’horreur

Photo: Courtoisie
Marie-Josée Parent - Le Canada Français / TC Media

À le voir grouillant de vie, impossible d’imaginer l’histoire d’horreur qu’a vécu Mario. Criblé de plombs et enterré vivant, le jeune chien est un miraculé. Il revient de loin, mais il a enfin trouvé la paix au sein d’une famille de Saint-Jean-sur-Richelieu.

Son récit a fait le tour de la province au printemps. Il a touché le Québec tout entier et particulièrement l’humoriste Maxim Martin qui en a fait «son nouveau héros».

Tout a commencé en mai, lorsque Mario a été trouvé sous le balcon d’une résidence de Saint-Thuribe, une petite municipalité ancrée entre Trois-Rivières et Québec.

«Il avait la gueule ensanglantée et il paraissait agressif, se souvient Kathleen Marcotte, qui a pris soin du husky croisé. Il était très nerveux.»

De retour à son refuge, où elle lui a donné à manger et à boire, la bête s’est immédiatement calmée. «Le lendemain, Mario était fiévreux et sa plaie était infectée. Ma première idée est qu’il avait probablement été attaqué par une bête. Je l’ai amené chez le vétérinaire. Nous avons pris une radiographie et là c’était l’horreur», se remémore la propriétaire de L’Arche de Kathleen.

Plombs
L’image a révélé le pire. Le fidèle compagnon avait été tiré en pleine gueule. Son corps était criblé de fragments de plombs. «Il s’agissait d’une balle à chevrotines, explique Kathleen Marcotte. Elle est entrée par la gueule et elle est ressortie au niveau du cou. C’est un projectile utilisé pour la chasse au petit gibier.»

Le reste a fini par se savoir grâce à une enquête policière. Son propriétaire, un homme dans la vingtaine, a traîné l’animal loin des regards. Avec l’aide d’un voisin, il l’a enchaîné à un arbre, l’a tiré, l’a enterré sans même le détacher et il est parti.

Inconscient, Mario a fini par se réveiller. Il est sorti de son tombeau, a rompu sa chaîne et a couru aussi loin que ses pattes pouvaient le porter, c’est-à-dire dix kilomètres plus loin. Il s’est effondré sous un balcon où une dame l’a trouvé.

Adoption
La convalescence a été longue. Tout l’été en fait. Kathleen Marcotte a pris soin du miraculé comme s’il s’agissait de son enfant. Elle a dépensé environ 2000$ chez le vétérinaire.

Elle aurait pu garder la bête, désormais aveugle d’un œil, mais ce n’est pas la mission qu’elle s’est donnée en fondant son refuge.

«J’ai reçu plus de 200 demandes d’adoption pour Mario. Je cherchais une famille qui pouvait lui offrir de la stabilité et répondre à ses besoins physiques et émotionnels», explique-t-elle.

Elle a trouvé la perle rare en Lynn Robitaille et Wayne Batsford, un couple de Saint-Jean-sur-Richelieu. Ils ont accueilli le rescapé en août.

L’amour fou
Un mois plus tard, impossible de deviner le passé du chien en rencontrant Mario. Doux et amical, l’animal cherche les caresses. À cinq ans, il a l’énergie d’un jeune chiot. Impossible de ne pas succomber à son charme.

C’est exactement ce qui s’est produit avec sa famille adoptive. Lynn Robitaille a été touchée droit au cœur en entendant son récit raconté à la radio par Maxim Martin. Elle se souvient des larmes qui coulaient dans sa voiture.

Celle qui travaille au CLSC Vallée-des-Forts est familière avec les animaux aux besoins spéciaux. Elle a pris soin pendant 13 ans d’Ozzy, un colley Shetland à trois pattes.

«J’ai dit à mon conjoint que je l’adopterais. J’ai écrit à Kathleeen trois fois avant d’obtenir une réponse. Je lui racontais mon histoire avec Ozzy et je lui expliquais comment je pouvais offrir une vie stable à Mario», souligne-t-elle.

La réponse est venue à la fin juillet. Kathleen Marcotte souhaitait les rencontrer et leur présenter son pensionnaire. Ce fut le coup de foudre et Mario a emménagé à Iberville le 9 août dernier.

Depuis, c’est l’amour fou. «On était nerveux comme si on allait chercher un enfant en Chine, se rappelle Lynn Robitaille. Je suis tellement heureuse. Il est facile et il nous apporte beaucoup de bonheur.»

En partageant sa joie, Lynn Robitaille espère que cela inspirera d’autres citoyens. «Les refuges débordent d’animaux aux histoires tristes. Leur famille les garde un mois et s’en débarrasse. Ils ont également besoin d’une vie équilibrée», conclut-elle.

Mentionnons que l’enquête de la Sûreté du Québec est toujours en cours. Le responsable et son acolyte pourraient être accusés au criminel.

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