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Un nouvel indice dans le mystère des araignées volantes: l’électricité

Photo: Archives Métro Média

Le phénomène des araignées qui volent, tombent du ciel et voyagent comme des montgolfières sur des centaines de kilomètres vient de trouver une nouvelle explication: la charge électrique naturelle de l’air, qui «accrocherait» les fils de soie des arachnides.

Ces voyages aériens d’araignées ont été observés depuis longtemps. Charles Darwin l’avait noté lui-même dans son journal au XIXe siècle.
Une hypothèse étudiée de près était que les araignées tissaient des fils très fins, qui étaient ensuite emportés par le vent, parfois sur de très longues distances, et à des altitudes de plusieurs kilomètres. C’est ce qu’avait décrit en juin le chercheur Moonsung Cho dans la revue PLOS Biology.

Mais l’électricité statique de l’atmosphère était l’autre hypothèse – la même qui hérisse les poils et les cheveux après qu’on frotte un ballon sur un pull en laine. Peut-être les fils des araignées sont-ils soulevés de la même façon?

C’est ce qu’ont testé en laboratoire des chercheurs de l’université Bristol, au Royaume-Uni. Ils ont publié leurs résultats jeudi dans la revue Current Biology.

Dans une boîte, ils ont créé une atmosphère isolée de l’air ambiant, sans le champ électrique présent autrement partout sur Terre. Puis ils ont créé leur propre champ électrique, qu’ils étaient capables d’allumer et d’éteindre.

A l’intérieur, ils ont placé une petite araignée Erigone de quelques millimètres, une famille souvent utilisée dans l’étude des vols d’araignées. «Ce sont des astronautes fréquents, et elles volent même quand elles sont adultes», dit à l’AFP la chercheuse Erica Morley, auteure principale de l’expérience.

Ils ont ensuite observé ce que d’autres avant eux avaient constaté: l’araignée se dresse sur ses pattes, puis pointe son abdomen vers le haut… et tisse des fils… avant de s’envoler en un clin d’oeil, comme emportée par une montgolfière très rapide.

Quand l’électricité ambiante était éteinte, les araignées retombaient.

Les chercheurs en concluent que les forces électrostatiques suffisent à faire voler les araignées. Mais ils arguent qu’elles utilisent sans doute les deux méthodes à la fois: le vent et l’électricité statique.

La recherche dans ce domaine n’en est qu’à ses débuts. Il faut mieux étudier les propriétés physiques de la très fine soie d’araignées, et réaliser des études en dehors des laboratoires. Au-delà des arthropodes, des chenilles et d’autres insectes sans ailes se dispersent par voie aérienne.

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