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Cellules à barreaux et uniformes de détenus dans un bar-concept londonien

A guest is interrogated by the prison warden at the Alcotraz Prison Cocktail Bar in east London on October 11, 2018. - Orange uniforms, gloomy cells and sadistic guards might not sound like the ideal ingredients for a fun night out, but "Alcotraz" cocktail bar believes London's drinkers are ready for some time in the cooler. (Photo by BEN STANSALL / AFP) Photo: AFP

Qu’est-ce qu’on fait ce soir? Et si on allait en prison? Uniformes orange, cellules glauques et gardiens sadiques: bienvenue au pénitencier d’«Alcotraz», bar à cocktails londonien pour les blasés des classiques rendez-vous entre copains au bistrot du coin.

«Dos contre le mur!», hurle un gardien à un groupe de trentenaires venus fêter un anniversaire.

Les convives s’exécutent docilement, en pouffant un peu quand même, et se glissent dans un uniforme orange orné d’un numéro. Pendant environ deux heures, ils cesseront d’être Monsieur ou Madame untel pour devenir des détenus avec un matricule. Et seront traités comme tels: copieusement houspillés par le personnel d’Alcotraz, nom bien évidemment inspiré par l’ancienne prison de la baie de San Francisco.

« Magnez-vous, vous êtes lents! », enchaîne le gardien en guidant les prisonniers à l’intérieur du bar, constitué d’une enfilade de petites cellules à barreaux métalliques éclairées par une lumière blafarde et décorées de graffitis.

Le concept a été imaginé par Sam Shearman, un entrepreneur de 27 ans.

«Alcotraz est une combinaison unique de théâtre immersif, impliquant des acteurs (jouant le personnel pénitentiaire) et de la mixologie», l’art de composer des cocktails, explique-t-il à l’AFP.

Le bar, ajoute-t-il, s’inspire de milieux carcéraux fictionnels décrits dans des films comme «Les évadés» (1994) ou la série Netflix «Orange is the new black», et n’a pas vocation à «se moquer» du fonctionnement des vraies prisons.

Parqués dans leurs cellules, les détenus doivent subir l’implacable inspection de la directrice d’Alcotraz, la terrible Carol-Ann Hooks-Johnson, taulière à l’accent sudiste engoncée dans une longue robe sévère et chaussée de boots de milicienne.

«Qu’est-ce que je viens dire, minable?», vocifère-t-elle à une participante ayant eu le malheur d’ignorer l’un des ses commandements. Gare aux récalcitrants, qui se verront infliger moult humiliations, embrasser les chaussures de leurs co-détenus par exemple.

Les convives s’y plient toutefois de bonne grâce et, entre deux verres, se prêtent volontiers au jeu en s’inventant un passé de criminel.

«C’est un peu intimidant mais c’est une franche partie de rigolade», dit l’un d’eux, David Morgan, 32 ans, employé dans le secteur de la finance. «Il faut vivre ça au moins une fois dans sa vie!».

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