Alouettes: autopsie d’un faux départ

La pire erreur qu’un quart-arrière puisse commettre au football canadien? Essayer de trop en faire.

C’est exactement ce qu’a fait Troy Smith – nouveau pivot partant des Alouettes – la semaine dernière contre les Stampeders de Calgary.

Le passeur américain a offert une performance tout simplement gênante et a été pourfendu par la majorité des experts de la Ligue canadienne de football. Presque tous l’ont désigné comme le principal artisan de la défaite de 29-8 des Oiseaux. Et avec raison.

Samedi, on n’a pas vu le Troy Smith en contrôle et prudent venu assurer la relève d’Anthony Calvillo la saison dernière. Où était le quart qui évitait de forcer le jeu et qui prenait ce que la défense adverse lui concédait tout en gardant son équipe dans le match?

Pas de doute que depuis qu’on désigne les Alouettes comme SON équipe et qu’il est devenu le poster boy du club, Smith s’est ajouté un poids supplémentaire sur les épaules.

Un fardeau qu’il n’avait pas à soutenir en 2013. Après tout, il n’était que la solution de rechange à un Calvillo blessé et à un Tanner Marsh trop inexpérimenté. Il n’avait qu’à «faire son possible» dans des circonstances difficiles. Le week-end dernier, ce nouveau poids sur ses épaules a visiblement affecté la précision de son bras et sa prise de décision: il n’a complété que 18 de ses 41 passes.

Personne ne s’attend à ce qu’il performe immédiatement au niveau de Calvillo, surtout pas avec un coordonnateur recrue comme Ryan Dinwiddie pour diriger ses jeux en attaque. Smith doit se sortir ça de la tête.

Or, avec tous les joueurs de talent qui l’entourent dans l’unité offensive et la qualité de la défense de l’équipe, le pivot des Oiseaux a un objectif simple. Le principal boulot de l’ancienne gloire de l’Université Ohio State, ce n’est pas de décocher 4 passes de touché et d’accumuler 400 verges à chaque rencontre. C’est tout simplement de donner confiance à ses coéquipiers. En gros, l’inverse de ce qu’il a fait contre Calgary.

Les meilleurs footballeurs apprennent de leurs erreurs et ne les répètent pas. À ce chapitre du moins, Smith doit tendre à ressembler à Calvillo.