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Allons-nous récupérer l’argent de l’évasion fiscale?

Allons-nous récupérer l’argent de l’évasion fiscale?

L’an dernier, l’Offshore Leaks a ouvert une brèche pour contrer l’évasion fiscale. La France a depuis récupéré presque 3 milliards de dollars canadiens! Et le Québec? Et le Canada?

Il y a un an, une trentaine de médias étrangers ont publié les résultats d’une longue enquête sur les sociétés offshore et les paradis fiscaux. Plus de 2,5 millions de documents ont été mises à disposition par le consortium international de journalisme d’enquête ICIJ. Environ 130 000 personnes issues de 140 pays sont concernées.

La France a pris le taureau par les cornes. Elle a créé en juin 2013 le service de traitement des déclarations rectificatives. Celui-ci offre aux contribuables français détenant des avoirs non déclarés à l’étranger de se mettre en conformité avec la loi fiscale. 80 agents de l’administration fiscale française traitent quotidiennement les dossiers confidentiels.

Depuis lors, 35 000 Français ont effectué des demandes de régularisation de leur situation fiscale, pour des comptes dissimulés à l’étranger.

Cette régularisation a apporté aux caisses de l’État deux milliards d’euros, soit presque trois milliards de dollars canadiens. Un vrai pactole!

Même si le contribuable doit payer ses impôts majorés de 25%, la pénalité est moins importante que celle subie en cas de contrôle fiscal. Donc, la peur de la pénalité pousse à la régularisation.

Au Québec, l’émission Enquête a fait équipe avec l’ICIJ pour dévoiler une partie du contenu de l’Offshore Leaks. Dans son dernier numéro, ses journalistes ont trouvé les noms des membres d’une riche famille montréalaise qui a fait fortune dans la construction. Les frères Abraham et Henry Weitzman ont tour à tour expédié des millions de dollars à l’abri du fisc!

Pire, de récentes révélations rapportées par Radio-Canada nous montrent que plusieurs entreprises québécoises ont des filiales domiciliées au Luxembourg, un État éclaboussé par le Luxleaks, un scandale retentissant de l’évasion fiscale.

Certes, détenir une filiale au Luxembourg ne signifie pas nécessairement que celle-ci pratique l’évitement fiscal, mais il est intrigant de savoir que près de 30 multinationales québécoises sont présentes au Luxembourg.

Et il n’y a pas que les multinationales québécoises qui sont présentes au Luxembourg à des fins d’optimisation fiscale. La Presse Affaires a découvert que l’une de nos principales sociétés d’État, la Caisse de dépôt et placement, y détient plusieurs filiales.

Avec toutes ses révélations, que font les gouvernements québécois et canadien pour récupérer l’argent dérobé? C’est le silence radio!

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