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Trump trône sur Mars

Un feu de paille; ses paroles incendiaires finiront par l’embraser : médias et experts de tout acabit ont eu tout faux sur Donald Trump. Le flamboyant milliardaire trône toujours au palmarès républicain.

Oui, mais ce n’est qu’une question de temps avant de le voir imploser, osent-ils encore prédire. Les primaires arrivent à grands pas et il finira par trébucher. Fort bien. En attendant, le magnat de l’immobilier galope en tête des sondages, surtout depuis sa déclaration tonitruante contre les musulmans à qui il veut interdire temporairement l’entrée aux États-Unis.

Les ténors républicains ne savent plus sur quel pied danser et se demandent quelle stratégie adopter pour contrer ce candidat à l’ego gonflé à l’hélium.

Ses partisans, eux, jubilent. Mais qui sont-ils? Majoritairement, ils font partie des Mars, ou Middle American Radicals, terme inventé il y a 40 ans par Donald Warren (1936-1997), qui a étudié les phénomènes d’aliénation aux États-Unis.

Les Mars sont issus de la classe moyenne, surtout inférieure. Ni totalement républicains ni vraiment démocrates. Pour eux, le «gouvernement favorise à la fois les riches et les pauvres», note le sociologue dans son livre The Radical Center: Middle Americans and the Politics of Alienation.

On le sait, la classe moyenne américaine fond comme neige au soleil. Longtemps la plus riche du monde, elle forme désormais moins de la moitié de la population (61 % en 1971).

Elle doute d’avoir encore sa place dans le «rêve américain». Démagogue, xénophobe, machiste, discourtois et fort en gueule, Trump plaît surtout aux moins fortunés de Mars. Il est hors du système. Il n’a pas d’alliés au Congrès, irrite les grands médias et surtout «parle vrai».

Comme Ronald Reagan il y a une trentaine d’années, il s’engage à refaire de «l’Amérique une grande nation» et surtout à «donner une nouvelle vie au rêve américain».

«The Donald», comme on le surnomme, se nourrit du ras-le-bol des Mars à l’égard d’une «caste» politique méprisée. Tout cela est de la pure rhétorique, mais maintenant que les cinq débats républicains sont terminés, le véritable examen de passage pour Trump est la primaire de l’Iowa le 1er février.

Ted Cruz est le grand favori. Sénateur du Texas né à Calgary, il a renoncé à sa citoyenneté canadienne l’an dernier. C’est un «oiseau cinglé de la droite», selon John McCain, le candidat républicain qui a mordu la poussière contre Barack Obama en 2008.

S’il devait perdre une série de primaires contre Cruz, Trump pourrait bien se présenter comme indépendant, même si, la semaine dernière encore,
il a écarté un tel scénario.

Cela diviserait les républicains. La voie vers la Maison-Blanche serait alors totalement libre pour Hillary Clinton, la grande favorite du camp démocrate. Mais là encore, attention aux analyses hâtives. Trump est toujours là…

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