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Série noire, meilleure la deuxième fois

Serie Noire, saison 2 Photo: ICI Radio-Canada Télé

La deuxième saison de Série noire présentera son deuxième épisode à la télévision ce soir, quelques semaines après sa première vie utile sur l’Extra d’ICI Tou.Tv. Par respect pour ceux qui souhaitaient attendre la diffusion télévisuelle avant de plonger dans l’aventure, j’avais retenu mes impressions sur cette proposition jusqu’ici.

Nonobstant la case horaire ingrate du vendredi soir, après la «locomotive» du Ti-Mé Show, la qualité est au rendez-vous dans cette deuxième saison. En fait, on cherche vraiment la pertinence d’isoler cette série à 21h00 le vendredi. On peut comprendre que d’opposer Série noire aux Jeunes loups de TVA n’était pas une décision judicieuse pour gagner la guerre des cotes d’écoute, mais le vendredi soir après Les Virtuoses et le Ti-Mé Show, aussi bien dire tout de suite que Radio-Canada souhaite voir mourir de sa belle mort Série noire en lui offrant la case la plus près de l’oubli dans sa grille.

Pour une troisième saison, on propose de précéder Le jour du Seigneur les dimanches matins.

Cela dit, revenons à la deuxième saison qui démarre sur un bang. Même climat paranoïaque, mêmes références cinématographiques abondantes, mais on remplace la présentation des personnages par une exploration délirante dans leurs univers respectifs.

Nos deux scénaristes, Patrick et Denis, n’ont pas juste un orteil dans l’engrenage, ils sont prisonniers corps et âme du processus créatif, coincés entre le crime organisé, la police, Marc Arcand et leur propre bêtise.

C’est la beauté de Série noire. La vulnérabilité des protagonistes principaux n’est pas dissimulée, au contraire, elle est accentuée pour servir le récit et offrir des rebondissements en fonction de leur point de vue influencé par cette logique imparfaite qui les habite. Autour de ces deux personnages faillibles, un univers riche se développe et nous surprend.

Graviter autour de Patrick et Denis n’est pas sans conséquence, la chute vertigineuse qu’est la deuxième saison l’illustrera parfaitement.

J’ai préféré cette saison à la première, car elle est dénuée de temps morts. On entre directement dans l’action et elle est soutenue jusqu’au tout dernier plan. Cette saison confirme la richesse de la proposition initiale. Série noire c’était plus qu’un bon «flash» de scénaristes, c’est un Montréal parallèle fascinant, drôle, sensible et inquiétant.

Tout cela sans parler de la performance envoûtante d’Anne-Élisabeth Bossé. C’est sûrement alimenté par mes préférences personnelles, mais elle crève l’écran dès qu’il est y apparaît. Sa chimie avec Vincent-Guillaume Otis est l’une des plus belles sur nos ondes.

Un gros coup de cœur pour Série noire, plongez-y sans hésiter pour une deuxième fois. Ici, la modération n’a pas meilleur goût.

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