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St-Nickel, une nouveauté en quête d’identité

St-Nickel Photo: Unis TV

La nouvelle d’une première série originale pour la chaîne Unis TV était particulièrement encourageante pour la télévision francophone au Canada et on attendait la venue de St-Nickel, surtout dans la période creuse avant les vacances estivales.

Une production à l’extérieur de Montréal avec des acteurs québécois et franco-ontariens, c’est un point très positif pour la diversité à l’écran. On est loin du moule plus rigide des séries de fictions à TVA ou Radio-Canada, par exemple.

Là-dessus, on souligne le travail d’écriture de Julian Doucet et la réalisation de Jean-Sébastien Lord. J’aimais déjà la chaîne Unis TV et l’ajout d’une fiction originale, c’est un pas dans la bonne direction.

Bref, j’aurais vraiment aimé apprécier mon visionnement de St-Nickel. Avec une distribution relevée autour d’une Noémi Yelle particulièrement inspirée, j’y croyais à ce projet. J’espérais un petit cousin lointain de la surprenante série Le Clan diffusé plus tôt cette année.

Mais, rien de tout ça.

St-Nickel se veut une comédie trash et les premières images du premier épisode ne laissent aucun doute, on veut vous secouer avec ce bar de danseuses de Sudbury et sa faune particulière. Sauf qu’au-delà du choc initial, on reste avec une amertume en bouche, une envie de plus qui n’est jamais assouvie.

Ce n’est pas faute d’essayer. Les textes se veulent incisifs et on ne lésine pas sur les situations conflictuelles et problématiques pour lancer l’intrigue. La famille reconstituée, le père absent, la sœur alcoolique, le frère ésotérique et homosexuel, la religion et le développement d’une ville oubliée par la modernité.

En fait, les thèmes de St-Nickel étaient surprenants il y a vingt ans, avant l’étalement urbain et la démocratisation de la marginalité à l’écran. Là-dessus, St-Nickel est «en retard» et on se demande si l’écriture est paresseuse ou volontairement anachronique.

On cherche le ton, les intentions, les saveurs.

C’est dommage, j’y croyais. Il y a un certain plaisir à revoir Isabelle Blais et Noémi Yelle au petit écran, mais ça manque de finesse. Et je vous épargne les hallucinations de «Marie mère de Dieu» par notre danseuse ontarienne.

Ça ne s’invente pas et je ne vous recommande pas St-Nickel.

Par contre, je vous recommande fortement Unis TV.

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