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Souffrez-vous d’inertie financière?

Photo: Métro

Il commence à faire froid et l’envie de filer dans le Sud vous démange déjà. Mais voilà : à supposer que vous ayez les sous nécessaires, où aller? Les possibilités sont si nombreuses et de nouvelles destinations surgissent sans cesse. Le choix est difficile. Tellement, en fait, que vous n’en finissez plus de temporiser et de remettre à plus tard votre décision. En tout cas, beaucoup de gens le font.

C’est le syndrome de l’inertie. À ne pas choisir, on ne risque pas de se tromper…

Si c’est vrai pour les voyages, ça l’est encore plus en matière de finances et de placement. De là cette notion d’inertie financière, qui traduit bien le malaise des gens qui n’arrivent pas à se décider alors qu’ils sont sollicités de toutes parts.

Le concept a surgi dans l’actualité cette semaine alors que la Standard Life a lancé un programme et un site, inertie-financiere.ca, pour aider les Canadiens à réagir, dit-elle. Elle propose entre autre un outil, le Baromètre d’action, pour soutenir les gens qui souhaitent mieux s’occuper de leurs finances.

C’est elle qui a eu l’idée, mais dans les faits, toutes les institutions financières tiennent à peu près le même discours. C’est peut-être ce qui fait que nous sommes si mêlés… D’autant plus que les placements sécuritaires traditionnels, comme les obligations d’épargne ou les certificats de dépôt, ne rapportent pratiquement plus rien. Il faudrait donc élargir ses horizons. Et c’est alors que naît l’incertitude qui mène souvent à l’inertie.

C’est dommage, parce qu’à force de ne pas bouger, on finit par reculer. Les gens qui laissent dormir des fonds dans un compte-chèques, par exemple, ne reçoivent que des miettes alors que l’inflation, même légère, finit par gruger la valeur de leurs avoirs.

«Connais-toi toi-même», disait le philosophe Socrate. C’est la première étape pour secouer cette apathie. De là l’habitude des conseillers financiers, notamment, de vous inciter à établir votre profil. Dans sa campagne, la Standard Life pousse l’affaire un peu plus loin : elle suggère d’identifier ses valeurs et ses aspirations sociales, pour éventuellement arriver à déterminer les blocages en même temps que les voies de sortie qui permettraient de passer à l’action.

La suite n’est pas garantie pour autant. Vous avez beau apprendre que vous êtes audacieux, ou circonspect – si vous ne le saviez déjà –, la partie de pêche ne fait que commencer. Les produits offerts sur le marché sont si nombreux qu’on peut s’y perdre. C’est pareil pour les gens qui s’aventurent en bourse : les «saveurs du mois», les actions populaires dont tout le monde parle, ne sont pas nécessairement celles qui seront profitables à plus long terme.

Revenons aux vacances. Comment fait-on, à la fin, pour se décider? On lit. On s’informe. On demande l’opinion de son entourage, quand il est expérimenté. Et on plonge, en se croisant les doigts, après avoir pris soin de vérifier que la destination finale convient au moins à son tempérament.

Ce devrait être le même plan de match pour l’épargne et l’investissement. Encore que les impacts de ses décisions peuvent être plus costauds. C’est pourquoi il faut quand même demeurer vigilant et se détourner de ce qui paraît trop beau pour être vrai.

N’empêche, à demeurer inerte, on ne prend pas beaucoup de couleurs, et son patrimoine non plus. Allez, remuez-vous!

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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