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Question planification financière, mieux vaut un Mont Blanc qu’un Bic

Photo: Métro

Il y a quelques années, je reçois à mon bureau une boîte attrayante étiquetée «Mont Blanc». Intrigué, je l’ouvre en me demandant qui peut m’envoyer un des stylos de cette marque luxueuse. Et à l’intérieur, je découvre une dizaine de stylos… Bic, tout ce qu’il y a de plus ordinaires.

Une feuille accompagne le paquet avec la recommandation suivante : «Méfiez-vous des imitations!»

En fait, c’était un message de l’Institut québécois de planification financière (IQPF), alors en pleine campagne de sensibilisation pour inciter le public à la vigilance quant au choix de conseillers supposément compétents en matière de finances personnelles.

L’IQPF a récidivé plusieurs fois avec des envois de la sorte, toujours dans le même registre (par exemple, une boîte de pseudo chocolats Godiva qui contenait plutôt des Smarties), et toujours pour signaler que mieux vaut affaire avec des experts reconnus et certifiés quand vient le temps de gérer ses affaires. Et il revient dans l’actualité ces jours-ci alors que se déroule du 17 au
23 novembre la Semaine de la planification financière, pendant laquelle on invite les gens à prendre le contrôle de leurs affaires avec l’aide de professionnels bien formés.

Le rappel est important. Le fouillis a longtemps régné dans ce milieu alors que tout un chacun pouvait s’improviser conseiller financier sans autre forme d’encadrement. Je me souviens de cette ancienne sexologue qui avait déclaré fièrement à son public qu’après trois semaines de «formation», elle était devenue planificatrice financière et qu’elle était maintenant en mesure d’accompagner ses clients dans leurs placements.

Elle était sans doute bien intentionnée, mais vous pouvez imaginer que ce genre de raccourci indignait les professionnels qui avaient pris le temps, eux, de suivre une véritable formation. Et comme le titre n’avait pas de reconnaissance légale, c’était une jungle. Les repères étaient inexistants.

Les choses ont bien changé. Aujourd’hui, personne n’a le droit de se déclarer planificateur financier (Pl. Fin.) sans s’être vu décerné un diplôme par l’IQPF. On doit aussi obtenir un permis d’exercice de l’Autorité des marchés financiers (AMF), ou avoir été autorisé à porter le titre par un ordre professionnel (par exemple, les comptables) qui a conclu une entente avec l’AMF.

L’IQPF proclame que ses membres souscrivent aux principes d’intégrité, de professionnalisme, de rigueur et de transparence. On veut surtout éviter que des soi-disant conseillers ne viennent entacher la profession.

Si on fait affaire avec un planificateur financier dûment certifié, est-ce un gage de succès dans la conduite de ses affaires? Est-on protégé à 100 % contre les malfaisants? Non. Pas plus qu’on ne peut garantir que tous les avocats soient parfaitement honnêtes ou que tous les médecins soient à l’abri du moindre soupçon. Mais c’est déjà un premier garde-fou. Et la précaution la plus élémentaire voudrait que l’on vérifie si la personne qui se dit en mesure de nous assister est bel et bien enregistrée auprès de l’IQPF et de l’AMF.

Quels sont les domaines d’intervention des planificateurs financiers? Ils sont nombreux : assurances, finances, fiscalité, placements, retraite, succession, sans oublier les aspects légaux qui encadrent tout ce qui a trait au patrimoine financier… ce sont là des questions complexes où l’on peut facilement s’égarer.

Dans tous les cas, rien n’oblige à faire appel à des professionnels de la sorte. Il suffit simplement d’éviter les imitations si on décide de le faire!

Critères
Aujourd’hui, personne n’a le droit de se déclarer planificateur financier (Pl. Fin.) sans s’être vu décerné un diplôme par l’IQPF. On doit aussi obtenir un permis d’exercice de l’Autorité des marchés financiers (AMF), ou avoir été autorisé à porter le titre par un ordre professionnel qui a conclu une entente avec l’AMF.

Concours
L’IQPF tient actuellement un concours ouvert à tous, qui se termine samedi le 23, pour inviter les gens à mieux s’informer sur les enjeux de la planification financière. Dix iPad mini sont offerts en prix. Pour s’inscrire : www.planifiez.org/fr/concours

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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