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Êtes-vous un «tit Jos connaissant»?

Photo: Métro

On marque rarement des points en regardant les autres de haut. Et on arrête d’apprendre quand on agit en «tit Jos connaissant».

Faites-vous partie de ces rares personnes qui savent tout, qui ne veulent jamais avouer leur ignorance sur un point donné et qui regardent avec mépris ceux qui ne partagent pas leurs opinions? Dans ce cas, vous êtes un «tit Jos connaissant».

Ces personnes traversent la vie avec un seul but : prouver au monde qu’elles ont raison. Pour elles, le fait d’avouer qu’elles ne savent pas tout est déshonorant. Et il n’en est pas question!

J’en ai rencontré un récemment. Je devais donner une conférence après l’assemblée générale annuelle d’une association. Pendant la période de questions, un des membres a suggéré un changement de stratégie pour la prochaine année. Il l’a fait sans arrogance, sans agressivité. On voyait qu’il avait à cœur la santé à long terme de l’association.

Tout de suite, un des membres du conseil d’administration s’est senti attaqué. En conséquence, il a sorti ses griffes. Il a commencé en disant au membre qu’il n’était pas au courant de tous les éléments du dossier et qu’une stratégie ne se change pas parce qu’on vient d’avoir un «éclair de génie». Ensuite, il s’est tourné vers l’assemblée pour demander s’il y avait d’autres questions.

Devinez quoi : il n’y en avait plus. Le niveau d’énergie présent dans la salle avait également chuté. En tant que conférencier, je me suis dit que ce serait difficile d’aller conquérir tous ces gens après la pause. J’ai écouté les commentaires des participants pendant la pause. Il était évident que ce «tit Jos connaissant» venait d’y laisser sa crédibilité.

Que pouvons-nous déduire de cet événement? Premièrement, qu’une belle ouverture d’esprit a toujours sa place dans les interactions humaines. Il se peut en effet qu’une personne avec qui vous n’êtes pas d’accord ait raison. Nul n’est infaillible.

Deuxièmement, ça n’est pas un signe de faiblesse d’avouer qu’on ne sait pas tout. C’est même un signe de maturité. Cette personne aurait pu demander au participant d’expliquer sa vision. Cela aurait peut-être jeté un tel éclairage sur les choses que l’association aurait pris un tournant prometteur.

Troisièmement, même si le participant avait eu tort, un peu de considération et de discussion aurait changé la donne. Au lieu de voir les gens se retirer émotionnellement de la rencontre, on les aurait vus se mobiliser encore davantage.

En supposant que vous savez tout, vous vous privez de la possibilité d’apprendre un peu chaque jour. Vous stagnez. Vous arrêtez de grandir et vous coupez les ponts avec les personnes qui pourraient vous aider.

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