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Pourquoi mon patron gère-t-il à la petite semaine?

Photo: Métro

Chaque lundi, notre chroniqueur propose une série sur les patrons.

«Mon patron me fait penser à un robot. Il ouvre le commerce le matin, passe la journée avec nous et verrouille les portes avant de quitter le soir. Nous ignorons ce qui s’en vient. Nous ne savons pas si les ventes sont satisfaisantes ni s’il y aura des promotions durant la prochaine saison. Il se contente d’ouvrir et de fermer la porte, comme s’il n’y avait rien à l’horizon, chaque journée étant une copie conforme de la veille. Nous vivons dans le film Le jour de la marmotte: nous sommes dans le noir. Ai-je raison de m’en faire?»

Oui, je comprends très bien votre malaise. Même si vous trouvez votre patron compétent, vous ne pouvez pas vous engager s’il ne vous dit pas où il s’en va. Il existe deux explications.

Premièrement, il est possible qu’il ignore que, dans son rôle de patron, il doit planifier et esquisser le portrait d’un avenir souhaitable pour l’organisation. Dans ce cas, il ne gère pas; il joue, comme le mentionne votre texte, au portier. On peut observer ce type de gestion chez un héritier qui n’a jamais fait autre chose dans l’entreprise familiale que de gérer au jour le jour. Il ne sait pas ce que faisaient ses parents pour faire prospérer le commerce. Il se contente donc de répéter machinalement ce qu’il a appris en laissant l’entreprise avancer grâce à l’impulsion donnée par ses prédécesseurs.

Deuxièmement, il est pos­sible qu’il sache très bien où il s’en va, mais qu’il ne le communique pas aux trou­pes.

S’il est un peu paranoïaque, il craint peut-être que ses bonnes idées soient refilées à la concurrence. Or, la communication des objectifs est essentielle pour mobiliser, encourager et motiver son personnel.

Dans un cas comme dans l’autre, son comportement de portier fait de lui un mauvais patron. Que faire? Voyez si l’entreprise stagne réellement. Récemment, y a-t-il eu un investissement, une acquisi­tion, un déploiement? Si c’est le cas, votre patron travaille à la pérennité de son commerce, mais il ne vous en parle pas. Dites-lui que vous aimeriez vous investir davantage et que, pour ce faire, vous aimeriez savoir où s’en va l’entreprise.

Si c’est la stagnation complète, renseignez-vous auprès de lui. Il vous confiera peut-être que tout va bien et qu’il ne faut pas s’en faire. Libre à vous, à ce moment, de partir en quête d’une organisation où la croissance (et vos chances de promotion) sera privilégiée. Dans un environnement statique, vous en serez probablement au même point dans 10 ans. Et ça, si l’entreprise existe encore.

En résumé

  • Si vous travaillez pour une entreprise publique, lisez le rapport annuel. Vous en saurez plus sur la direction que prend l’organisation.
  • Renseignez-vous sur votre industrie et ses perspectives d’avenir.

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