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Pourquoi mon patron est-il si sélectif?

Photo: Métro

Chaque semaine, notre chroniqueur répond à une question sur le comportement des patrons.

C’était mon évaluation annuelle la semaine dernière. Cette rencontre est importante parce qu’elle a un impact sur mes chances d’augmentation ou de boni pour la prochaine année. Pendant toute la rencontre, mon patron a mis l’accent sur une petite erreur que j’ai commise récemment et il n’a pas relevé tous mes bons coups réalisés durant le reste de l’année. Plus la rencontre se prolongeait, plus je m’enfonçais dans mon fauteuil. J’ai quitté son bureau démoralisé. J’aurais aimé plus d’encouragements et moins de remontrances. Comment faire pour rectifier la situation et, surtout, pour que ça ne se reproduise pas chaque année?

Votre patron vous a fait une belle démonstration de ce que les psychologues appellent l’«effet de récence». Les êtres humains se rappellent plus fortement les faits récents que ceux qui sont plus lointains. Votre petite erreur ayant été commise récemment, elle est devenue l’enjeu de votre rencontre. Vous n’en auriez pas entendu parler durant cette rencontre si elle avait eu lieu six mois plus tôt.

Vous devez compenser ce biais, naturel, mais injuste, de votre patron en l’amenant à porter son attention sur vos réalisations. Une rencontre d’évaluation n’est pas l’occasion d’un long monologue patronal. Elle doit plutôt être animée par deux parties bien préparées.

La préparation, voilà le mot clé. En vous préparant, vous vous mettez à l’abri de l’effet de récence. Et je n’entends pas ici une préparation effectuée à la hâte, la veille de la rencontre. J’entends plutôt un processus qui s’étire sur toute l’année.

Vous devriez vous procurer un calepin ou ouvrir un fichier texte dans votre ordinateur et prendre le temps, toute l’année, d’écrire vos bons coups, ceux dont vous êtes fier, ceux dont vous devrez parler au fil de votre rencontre annuelle. Vous savez, ces accomplissements qui ne vous reviennent pas à l’esprit au cours de votre évaluation parce que vous subissez l’effet de récence tout autant que votre patron.

La journée de la rencontre, arrivez détendu et lancez-vous en expliquant que vous êtes plutôt fier du travail que vous avez effectué tout au long de l’année. Partagez vos plus importants accomplissements, ceux dont votre patron n’a plus souvenir, et brossez le tableau de vos projets. Profitez-en pour lui rappeler ses bons coups, c’est-à-dire les fois où il vous a bien épaulé, et remerciez-le. Ensuite, demandez-lui de réagir. C’est à une évaluation bien plus positive que vous aurez alors droit. L’effet de récence aidant, il se souviendra maintenant de vos bons coups! De plus, le fait de lui rappeler ses interventions les plus bénéfiques le mettra dans de bonnes dispositions à votre égard.

Les évaluations annuelles ne sont pas des jugements venus d’en haut. Vous êtes deux êtres humains travaillant ensemble à l’atteinte d’objectifs communs et vous souhaitez, ensemble, trouver comment mieux faire la prochaine fois.

En résumé

  • Rappelez à sa mémoire vos faits d’armes moins récents, afin de leur donner l’importance qu’ils méritent.
  • Ne vous contentez pas d’écouter pendant la rencontre. Réagissez. Faites valoir vos accom­plissements. Ça n’est pas un monologue, c’est un dialogue.

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