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Pourquoi mon patron tente-t-il de me faire peur?

Photo: Métro

Chaque semaine, notre chroniqueur répond à une question sur le comportement des patrons.

«L’an dernier, quand j’ai eu envie de prendre une semaine de vacances à mes frais, mon patron me l’a déconseillé. Il m’a expliqué que les temps étaient durs, qu’il y aurait peut-être des mises à pied sous peu et que ces vacances constitueraient une tache dans mon dossier. Je suis finalement resté au travail. Le mois dernier, quand j’ai négocié mon augmentation de salaire, mon patron m’a amené à accepter un simple 2% en me laissant entendre que j’étais bien chanceux, compte tenu des conditions économiques actuelles, d’avoir encore un emploi. Qu’en pensez-vous?»

Napoléon aurait dit que les deux leviers de la puissance sont la crainte et l’intérêt. Dans le monde du travail, on parle du bâton et de la carotte. Votre patron a évidemment opté pour la crainte – le bâton. S’il vous fait peur, vous pliez l’échine et vous vous rendez à ses arguments. Il sait maintenant que la peur agit efficacement sur vous. Croyez-vous qu’il arrêtera de sitôt?

En montrant votre peur, vous lui donnez un pouvoir indu. Vous vous livrez pieds et poings liés. Il y a moyen de faire autrement: avant de baisser les bras, apprenez à évaluer le bien-fondé de ses affirmations.

Ainsi, les temps sont durs? Pour qui? Si vos concurrents sont inscrits en Bourse, consultez leurs plus récents états financiers. Tenez-vous au courant des tendances. Lisez les pages financières. Assurez-vous que ce que votre patron avance est fondé. Vous risquez d’être surpris en effectuant ces recherches. Le climat de dépression qu’il invoque est peut-être une pure invention.

Ainsi, les emplois sont rares? Avez-vous seulement vérifié? Prenez le temps de vous informer. Il y a peut-être autour de vous des gestionnaires qui rêvent de vous attirer dans leur organisation. Consultez les résultats de sondages pour connaître les moyennes d’augmentation de salaire dans votre secteur d’activité cette année.

Renseignez-vous!

La peur vous rend dépendant et vous immobilise. Elle vous rend incapable de faire face à l’adversité. Vous devenez comme l’enfant qui, craignant un monstre sous son lit, tremble sous ses couvertures. S’il avait le courage de jeter un coup d’œil plus bas, il réaliserait que le danger qu’il imagine n’existe pas.

Trouvez l’information qui confirmera ou infirmera ce que votre supérieur vous dit et agissez en conséquence, libéré des menottes de la peur.

Il y a pire que l’usage de la peur
Jusqu’à la toute fin, Jeffrey Skilling, alors patron d’Enron, disait à tous ceux qui l’entouraient que tout allait bien. Tout allait bien jusqu’à ce que survienne la pire faillite de l’histoire. Aurait-il pu faire preuve d’un peu de transparence? Non. Parce qu’il cachait un énorme mensonge, une fraude impensable.

Le fait que votre patron utilise la peur vous indique au moins qu’il ne vit pas sur un nuage.

En résumé

  • Informez-vous. Vérifiez que ses arguments sont fondés.
  • Libérez-vous de la peur en prenant conscience de votre valeur et des occasions qui s’offrent à vous sur le marché du travail.

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