L’esprit disparu de Coubertin

China's Sun Yang celebrates after winning the gold medal in the men's 200-meter freestyle final during the swimming competitions at the 2016 Summer Olympics, Monday, Aug. 8, 2016, in Rio de Janeiro, Brazil. (AP Photo/Martin Meissner) Photo: Martin Meissner/Associated Press

Je me rappelle parfaitement mes premiers Jeux olympiques comme téléspectateur. C’étaient ceux de Los Angeles, en 1984.

Cet été-là est resté gravé dans ma mémoire, comme d’ailleurs la chanson All Night Long, l’hymne de ces Jeux entonné par l’immense Lionel Richie.
Depuis ma planète d’origine, le décalage horaire ne m’a aucunement découragé à savourer les meilleurs moments au milieu de la nuit, voire aux aurores.
Et j’ai été gâté, car à l’époque, le sport marocain a raflé deux médailles d’or dans les épreuves d’athlétisme, celle du 400 m haies par Nawal El Moutawakel, la première femme arabe, musulmane et africaine à atteindre ce sommet du monde, et celle du 5 000 m du légendaire Saïd Aouita.

Des JO de 1984, je n’ai raté presque aucune épreuve, pas même le hockey sur gazon! Notre petite télé noir et blanc me montrait alors les images d’athlètes qui me faisaient rêver. C’était l’époque qui a vu l’éclosion de vedettes ultra-médiatisées, comme l’incroyable Carl Lewis, qui faisaient rêver les mômes de toute la planète.

Hélas, dès les JO suivants, à Séoul, en 1988, le monde a été happé par l’ampleur du dopage et ses ravages dans la communauté sportive avec le scandale Ben Johnson.

Ce séisme qui a fait trembler la planète sportive en cachait un autre plus grave. Des années plus tard, on a appris que plusieurs finalistes de ce 100 m de la honte de Los Angeles auraient été dopés, notamment Carl Lewis.

Depuis lors, avec la multiplication des affaires de dopage, mon enthousiasme pour les olympiades s’est estompé petit à petit. J’ai à l’occasion eu un regain d’intérêt, surtout lors du doublé olympique de Hicham El Guerrouj sur les 1 500 m et 5 000 m aux JO d’Athènes, en 2004. Puis, plus rien!

Comment ne pas perdre la foi avec l’épidémie du dopage qui détruit le sport? Certes, on a les yeux rivés sur la Russie et son système de dopage institutionnalisé, mais que dire du dopage génétique, comme celui qui aurait modifié la morphologie des nageurs du XXIe siècle, qui ressemblent de plus en plus à des créatures de laboratoire?

Regardez les nageurs australiens, américains ou chinois. Regardez les nageurs du monde entier tout court. Quelle que soit leur origine ethnique, ceux parmi eux qui aspirent au podium olympique présentent des similitudes morphologiques extraordinaires, pour ne pas dire suspectes. Des géants de 2 m et plus qui chaussent dans le 54!

Faites une comparaison entre ces nageurs et leurs prédécesseurs des années 1970. Incroyable! Comment une modification génétique aussi rapide de la race humaine est-elle possible sans un système de tricherie indétectable? Comment pourrait-on encore continuer à sensibiliser nos enfants au rêve olympique?

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.