Quand l’Amérique regrettera Obama

L’éventualité que Donald Trump devienne le 45e président des États-Unis d’Amérique me sidère, car personne ne peut prévoir de quel côté de la force penchera Trump quand il décevra sa base. Et il va la décevoir!

Sur la scène intérieure, si Trump devient le nouveau locataire de la Maison-Blanche, il se rendra rapidement à l’évidence: même s’il concentre beaucoup de pouvoir entre ses mains, son action est néanmoins altérée sans une majorité confortable au Congrès.

D’autant plus, la Cour suprême contrôle son travail et les médias le scrutent. Le Donald bouillant comprendra alors que contourner le fisc pour ne pas payer ses impôts pendant 18 ans n’est qu’une balade au parc relativement au défi infernal de gérer la destinée d’une Amérique polarisée comme jamais.

Dans la foulée, sur le théâtre international, Trump se rendra compte qu’il est l’un des chefs d’État les plus puissants de notre univers, mais aussi le plus impuissant.

Militairement parlant, même avec son armée la mieux équipée au monde, ses options sont limitées sans l’aide du reste de la planète, à commencer par ses alliés européens qui sont empêtrés dans des crises économique et sécuritaire qui perdurent. Pire encore, avec toutes les vacheries que Donald a lancées au reste de la Terre, la plupart des chancelleries l’attendent de pied ferme!

En effet, économiquement parlant, l’Amérique a été détrônée par la Chine. En terme de liquidité, le cash, l’Empire du Milieu et les monarchies du Golfe sont les maîtres du jeu, les banquiers de notre planète à qui l’Amérique doit beaucoup de «pognon».

Le Donald Trump arrogant réalisera alors que construire un gratte-ciel n’est qu’un footing comparativement à l’ironman extrême des négociations avec ses banquiers ou un autocrate tel Poutine. C’est à ce moment-là que le vrai party va commencer.

Comment Donald Trump pourra-t-il alors répondre à toutes les attentes irréalistes qu’il a promises à sa base en colère, notamment aux ultraconservateurs pro-vie, aux groupes anti-immigration, aux pro-arme, aux suprématistes blancs, au Ku Klux Klan, aux mineurs, aux ouvriers des industries décimées par la mondialisation et aux autres travailleurs blancs des plus pauvres?

Une fois que la vedette de la téléréalité découvrira les limites de ses pouvoirs dans le monde réel, optera-t-il pour la concertation ou l’escalade?

Au risque de décevoir son public et d’être honni, la vedette de la téléréalité intrépide, égoïste, égocentrique, mégalomane, qui ne se sent jamais responsable de ses atrocités, comme dans le cas des femmes qui ont dénoncé ses présumés crimes sexuels, pourra-t-il se comporter en homme d’État?

Certains analystes américains optimistes relativisent le côté obscur de la personnalité dérangée de Donald Trump et prédisent même que la fonction et sa charge le métamorphoseront sûrement en un chef d’État plus responsable. Plus raisonnable.

Hélas, son style revanchard ne présage rien de bon, ni pour l’Amérique, ni pour le reste de l’humanité. Soupirons que ce jour-là n’arrivera pas où l’Amérique regrettera l’ère Obama avec toutes ses imperfections.

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