Que serait le sport sans ses commentateurs?

La disparition du grand Richard Garneau nous a rappelé collectivement la place du sport dans une nation: un identifiant culturel très important et un rassembleur des peuples.

Qu’on soit né ici ou ailleurs, l’amateur de sport grandit en s’identifiant aux parcours d’un club ou d’une sélection nationale. Mais sans les commentateurs et descripteurs des parties, ce moment de rassemblement social n’aurait pas la même portée sur des générations entières.

Depuis presque mes huit ans, je me remémore avec les détails tous les exploits des Lions de l’Atlas, l’équipe nationale marocaine de soccer. Au début des années 1980, la transmission des parties à la télé était une exception, car l’Afrique était en retard dans ce domaine, à l’époque. Souvent, on se contentait de suivre les parties à la radio. Même sans images, les commentateurs de la radio nationale arrivaient à nous plonger dans le feu de l’action.

Aussi, quand j’ai débarqué au Québec, dans la tourmente des premiers jours, j’ai été déboussolé. Il fallait réapprendre à vivre ici! Heureusement, le sport a été mon étoile du Nord qui m’a aidé à me retrouver dans le noir. Dans le désarroi, lors des nuits frettes de mon premier hiver, j’avais pour seule compagne une petite radio. Elle m’a fait découvrir le hockey. Les commentateurs des parties et l’émission du soir consacrée au sport sur la défunte chaîne CKAC étaient comme des proches. Notre rendez-vous hertzien presque quotidien meublait ma solitude nocturne.

Maintenant, je perpétue mon attachement à ma ville d’adoption grâce aux Canadiens sur RDS et au 98,5 FM. Mais je n’ai pas gommé mon passé. Avec l’internet et la multiplication des chaînes satellitaires, on peut s’épanouir ici tout en entretenant des rapports privilégiés avec notre passé et nos origines.

Heureusement, cette diversité a des avantages. Avec le lock-out du hockey, les parties de soccer jouées dans les autres coins du monde ont été un baume.

Tenez, en ce début d’année, sans hockey, j’ai suivi religieusement les parties de soccer de la 21e édition de la Coupe du Golfe de soccer qui s’est tenue à Manama, au Bahreïn, du 5 au 18 janvier 2013. Et encore une fois, les descripteurs arabes se sont surpassés. Ils se sont illustrés, volant parfois la vedette aux joueurs sur le terrain avec leur envolée lyrique qui mélange la poésie, l’histoire, la géographie, le nationalisme «primaire» et les contes d’antan. Les commentateurs des différentes chaînes satellitaires arabes menaient une lutte à distance pour gagner le cœur des amateurs de soccer et du sport.

Pour illustrer mon propos, regardez cette vidéo. Elle provient de site web de la chaîne satellitaire sportive qatari, Al Kass. Elle résume le match de la finale de la Coupe du Golfe 2013 qui a opposé, le 18 janvier dernier, les Émirats arabes unis à l’Irak. Un délice!

 

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