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Montréal est-elle à l’abri d’un cauchemar?

Photo: Archives Métro

Après avoir vu la tragédie de Lac-Mégantic, je n’ai pas pu m’empêcher de replonger dans un cauchemar qui m’a secoué il y a cinq ans. Cette nuit-là, j’ai vu un avion tomber sur le quartier Ahuntsic.

Les images de la catastrophe étaient si réelles dans mon songe. Pétrifié, j’ai sursauté de mon lit. J’ai dévisagé mon épouse, accouru à la chambre de ma fille et suis sorti sur le balcon pour être sûr que tout allait bien. De retour dans ma chambre à coucher, je me suis assis à même le sol, soulagé.

Et pour cause, à force de voir des avions passer tout près de nos têtes dans l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville, j’ai fini par en faire un cauchemar.

Plusieurs vols à destination de Montréal amorcent leur descente du côté est de la ville. D’ailleurs, quand on rentre chez nous par avion, la première chose qui attire notre attention à travers le hublot est le stade olympique. Une fois à la hauteur de l’arrondissement Saint-Léonard, l’avion en descente longe une portion de l’autoroute A40, puis une partie du quartier Ahuntsic-Cartierville, avant d’effleurer les toits de ville Saint-Laurent pour atterrir à l’aéroport Montréal-Trudeau.

Des airs, le spectacle est agréable. Mais du sol, c’est d’une tristesse. J’ai vécu presque cinq ans dans l’avant-dernière portion de ce couloir aérien dédié à la phase finale d’atterrissage des avions. À partir du boulevard l’Acadie, angle Sauvé, les avions sont si proches au-dessus des Montréalais. Les gens peuvent voir clairement leurs logos et trains d’atterrissage. Certains parents jouent avec leurs enfants à la devinette pour trouver les noms des compagnies aériennes.

Dans cette tribune, j’ai déjà parlé des nuisances sonores causées par ces avions en approche finale. L’hiver, grâce aux fenêtres fermées, leurs bruits sont moins intenses. Mais avec l’été et les fenêtres grandes ouvertes, on plonge dans le cauchemar de la nuisance sonore des moteurs ultras puissants des avions. Le jour, les bruits domestiques et du voisinage masquent un peu le son des moteurs. Par contre, la nuit, leur bruit strident déchire la quiétude nocturne. La période la plus pénible survient après 21 h et dure jusqu’aux alentours de minuit.

Alors, comment se fait-il que les dirigeants de Montréal, la Métropole du Québec, autorisent à l’aviation civile un couloir aérien traversant la ville d’est en ouest au-dessus de quartiers peuplés? Au-delà des nuisances sonores, n’y a-t-il pas d’autres issues plus sécurisées? Doit-on attendre une tragédie comme celle de Lac-Mégantic pour réagir en retard?

C’est un scandale qu’une ville aussi dense que Montréal laisse un couloir aérien suspendue comme une épée de Damoclès au-dessus des têtes de centaines de milliers de ses citoyens! Jusqu’à quand?

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