La «burqa de chair»!

En médiatisant son obsession de la minceur, Mitsou, l’une des femmes les plus aimées chez nous, nous met face à la dérive du débat sur l’égalité homme-femme.

Qui aurait cru un jour qu’une aussi belle femme qui inspire la vie, le succès et le bonheur est, en fait, l’otage de la «burqa de chair»? On a beau le claironner sur toutes les tribunes, mais il aura fallu une vedette pour nous faire écarquiller les yeux.

Mes travaux sur la charte de laïcité m’ont amené à faire beaucoup de recherches et à me pencher, notamment, sur les mémoires du Conseil de statut de la femme du Québec et de la Fédération des femmes du Québec (FFQ). Plus je lis, plus cette vérité me saute aux yeux.

Pour des raisons strictement politiques, il y a bel et bien une instrumentalisation du féminisme dans notre débat de société sur l’égalité homme-femme.

Par exemple, dans son mémoire sur la Charte et sous le titre «Pour le droit des femmes à l’autodétermination», la FFQ a fait le parallèle entre le droit accordé aux femmes de poursuivre une grossesse non désirée et le droit qu’une femme puisse porter le foulard et adhérer à des valeurs égalitaires.

Deux phrases de ce mémoire résument toute l’équation: «L’obsession des uns de nous voiler n’a d’égale que l’obsession des autres de nous dénuder. Ces deux obsessions ne sont que deux formes symétriques de la même négation des femmes.»

Puis il y a eu ce livre de Léa Clermont-Dion, «La revanche des moches». Je ne l’ai pas encore lu, mais ma collègue au journal Métro, Judith Lussier, m’a donné le goût de le faire. J’ai hâte de lire ce questionnement sur la propre obsession de l’apparence de l’auteure et sur le culte que la société voue au corps. J’ai hâte de comprendre comment des femmes qui se réalisent intellectuellement accordent tant d’importance à l’enveloppe. Comment la femme libérée est-elle devenue prisonnière d’une autre religion: «le culte du corps»?

En défendant le droit à l’autodétermination des femmes, la FFQ est bien consciente que les menaces au droit des femmes à l’égalité se trouvent dans des courants conservateurs, fondamentalistes ou intégristes des religions chrétienne, musulmane, juive ou de toute autre confession religieuse.

Toutefois, la FFQ aurait préféré que la société examine les deux côtés de cette médaille, ce qui aurait été beaucoup plus porteur de solidarité que la démarche actuelle. À méditer!

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