PQ: la politique de l’autruche!

L’erreur est humaine. S’entêter à la répéter, c’est de l’aveuglement! La récente stratégie de dénigrement de nos immigrants préconisée par le Parti québécois en est la parfaite illustration.

À entendre certains ténors du PQ, on dirait que rien de spécial ne s’est passé le 7 avril dernier. La grosse taloche du peuple n’était qu’une erreur de parcours. Rapidement, les Drainville et Lisée ont désigné leur coupable : l’instrumentalisation du référendum par le Parti libéral du Québec! Aucun mea culpa, aucune gêne.

Eh, les péquistes, réveillez-vous! Ce n’est pas le PLQ qui vous a battus. Vous vous êtes enfargés. Sinon, pourquoi les francophones et les jeunes désertent-ils le PQ? Pourquoi vos stratèges négligent-ils le vote des non francophones?

Le cocktail explosif qui a secoué votre parti se résume au virage identitaire de vos stratèges basé sur la fausse propagande, à l’entrée maladroite de Pierre Karl Péladeau et à l’errance de votre campagne négative. En somme, à trop en faire dans la «wedge politics», vos stratèges se sont mélangé les pinceaux!

Et la leçon du 7 avril dernier ne semble pas être saisie par certains de vos chefs. Avec Le drapeau en berne, sa lettre adressée à la presse, PKP nous sert les mêmes plats réchauffés. Certes, on peut reconnaître en partie le pouvoir des juges fédéraux sur La loi 101, mais insinuer que les accommodements raisonnables freinent la propension des Néo-Québécois à s’intégrer, je l’avoue, je suis sans voix!

Tranquillement installés chez eux, quand monsieur et madame Tout-le-Monde lisent une telle déclaration, ils sont susceptibles de prendre les affirmations du nouveau député de Saint-Jérôme pour argent comptant : les accommodements raisonnables font partie d’un complot fédéraliste! Or, M. PKP n’étaie pas ses propos.

Déjà, en 2008, Bouchard et Taylor ont recensé 73 demandes d’accommodements raisonnables formulées, tenez-vous bien, durant les 22 années qui ont précédé la publication de leur rapport. Depuis lors, la Commission des droits de la personne du Québec a recensé 356 nouvelles demandes. En 2012-2013, 48 % de ces demandes portaient sur l’accommodement et le handicap, contre 35 % seulement sur la religion et 8 % sur tous les autres motifs de discrimination, notamment la grossesse et la langue. Près de 9 % étaient des demandes d’information générale.

Dans nos sociétés, le préjugé est construit avec notre socialisation à la maison, dans la rue, à l’école, au travail, partout. Les médias de masse peuvent asseoir ces préjugés qui nous amènent à percevoir nos immigrants d’une façon négative. Le rôle du politique est d’apaiser les craintes et d’éclairer le peuple. Non pas d’attiser les feux!

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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