Vol MH17: dommage collatéral ou crime de guerre?

Photo: AP

Hier, alors que la bande défilante de ma télé annonçait le crash du vol de la Malaysia Airlines, j’ai eu la même réaction que la majorité des gens: «Pas encore!». Le pire était à venir!

Incrédule, je me suis demande si les Malaisiens sont-ils victime d’un complot terroriste djihadiste? Les barbus font-ils exploser les avions au lieu de les pirater?

La réponse tragique n’a pas tardé. Le Boeing 777 de la Malaysia Airlines assurant le vol MH17 entre Amsterdam et Kuala Lumpur a été descendu en plein vol par un missile sol-air. Les quelques 300 personnes à son bord sont toutes mortes.

Qui sont les coupables? Les Ukrainiens ou les séparatistes prorusses? Comme dans toutes les guerres civiles, les belligérants se renvoient la balle.

Dans cette autre tragédie humaine, comme dans les attaques chimiques en Syrie, la Russie est dans les coulisses et nie tout. Sa propagande nous balance les images d’un Poutine au milieu de son conseil de sécurité observant une minute de silence à la mémoire des victimes. Le Tsar ému jure, la main sur le cœur, qu’il n’y est pour rien!
Mais cette fois, et depuis l’annexion de la Crimée par les Russes, les yeux et les oreilles des Occidentaux quadrillent l’espace aérien ukrainien. Le ton utilisé et la réaction rapide des Américains ne laissent pas de doute.

D’ailleurs, le recoupement des preuves par les médias internationaux pointerait du doigt les séparatistes prorusses.

Même si Obama hausse le ton, il n’a aucune leçon à donner à son rival russe. Depuis la guerre du Viêt Nam, pour camoufler les crimes de guerre, l’Oncle Sam a enfanté la notion de dommage collatéral. Elle englobe la mort de soldats par un tir ami et l’assassinat de victimes civiles par erreur. Un nombre hallucinant de victimes civiles sont passées sous les armes américaines sans que quiconque soit incriminé.

D’autres points chauds de notre planète accumulent leurs lots de victimes collatérales, comme dans le conflit israélo-palestinien. Il aura fallu la présence de victimes occidentales dans le cas du vol de Malaysia Airlines pour en saisir toute l’horreur! Mais détrempez-vous, on a beau avoir toutes les preuves imaginables du crime de guerre, personne ne paiera pour cette sauvagerie.

Quand le champ de bataille d’un conflit s’étend aux villes et aux villages, c’est une plaisanterie de croire à la guerre propre ou aux frappes chirurgicals. Le drame de Malaysia Airlines en est la preuve vivante. Cette tragédie n’est qu’un énième crime de guerre sans procès possible ni coupable dans le box des accusés.

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