Le conflit israélo-palestinien pour les nuls

Pour certains de nos commentateurs, l’État hébreu n’a rien à se reprocher dans le conflit israélo-palestinien et le peuple «terroriste» palestinien mérite d’être colonisé et puni.

À les entendre, en 1947, sabre au poing, une horde d’Arabes a débarqué de nulle part pour envahir Israël. Depuis lors, ils squattent Gaza et la Cisjordanie. Le cœur sur la main, l’État hébreu n’a pas voulu les jeter à la Méditerranée, mais les entretient. Pire, au lieu d’être reconnaissants envers leur hôte généreux, les «barbares» palestiniens le bombardent. C’est le monde à l’envers.

Pourtant, le conflit israélo-palestinien est d’une limpidité déconcertante. C’est l’histoire d’une famille palestinienne qui, un matin, a vu sa demeure envahie par une famille israélienne avec l’aide de la force publique et d’un jugement divin stipulant ses droits ancestraux sur la demeure que ses aïeux avaient dû quitter 2 000 ans auparavant.

La force publique a alors proposé un partage de la demeure en deux. Qu’a fait la famille palestinienne? Bien sûr, elle a refusé, car elle a hérité sa maison de père en fils des siècles durant! Aussitôt, la famille palestinienne a été massacrée. On est en 1948.

Après sa victoire, la famille israélienne a réduit l’offre du fifty-fifty de moitié. La famille palestinienne a encore répondu non, mais cette fois, elle a pris les armes!

Après chaque rébellion, on a imposé à la famille palestinienne un massacre par-dessus l’autre, l’expulsion ou l’emprisonnement de certains de ses membres et la réduction de son espace, une pièce à la fois. Au bout du processus, elle se retrouve dans deux niches séparées dans un coin reculé de sa cour arrière!

Comment nos bien- pensants auraient-ils réagi dans de telles circonstances? Comment peut-on supporter de vivre dans les niches de sa propre maison sans liberté de circuler ni de contrôler son approvisionnement en eau, en électricité, en nourriture et tout le reste? Comment survivre dans cet espace minuscule et horriblement bondé avec une famille qui ne cesse de s’agrandir? Comment se sent-on quand on est à la merci des diktats des nouveaux maîtres de sa propre demeure?

On demande à cette famille palestinienne colonisée et constamment humiliée depuis plus de 67 ans, faut-il le rappeler, d’accepter son sort, d’être pacifique, civilisée, laïque et plus démocratique que la Suède. Sinon, elle sera punie collectivement au vu et au su de tous!

Obliger un humain à encaisser les coups constamment sans droit de réplique, c’est le jeter dans les bras d’un fanatisme pur et dur. Ôter à un humain son droit à la parole, c’est créer un monstre! Comment peut-on ainsi appuyer aveuglément Israël?

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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