«Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu?»

Il m’arrive rarement d’être atteint du syndrome de la page blanche. Mardi dernier, ce fut le cas. Vers midi, j’avais beau avoir cogité toute la matinée, mes mots avaient déclenché une grève.

Dans ces moments-là, je m’offre une virée au cinéma le plus proche dès son ouverture. Mes rares fidèles compagnons sont surtout des gens du troisième âge, car qui se permet un film à 13h, un jour de semaine? C’est plutôt l’heure de la sieste des chômeurs et du retour au bureau de la classe laborieuse. Vive le travailleur autonome!

Rapidement, j’ai vérifié sur internet les films en vedettes cette semaine, et mon choix a été fait aussitôt: «Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu?», le film événement du Français Philippe de Chauveron. J’avais beaucoup entendu parler du succès populaire de ce film et c’était enfin l’occasion de le voir.

Deux heures après ma virée au cinoche, quel bonheur! J’avais à nouveau le vent dans les voiles, car j’ai rarement autant ri aux larmes. L’audience hurlait de rire presque tout le temps. Chaque spectateur se tordait de bonheur en jetant des regards complices à ses voisins de rangée, jusque-là de parfaits inconnus. Une magie s’est emparée de la salle obscure, car, par moment, on s’est senti comme une famille unie s’éclatant dans son salon.

Certes, le scénario est invraisemblable. Des parents gaulliens, très catholiques et vieille France, dont les trois filles aînées se sont mariées tour à tour à un Maghrébin, un juif et un Chinois, voient tout à coup leur dernier espoir voler en éclats: leur benjamine convole avec un noir! Une telle histoire de mixité et de diversité serait abracadabrante, hilarante et inconcevable dans le domaine du réel. Mais quel divertissement!

Oui, ce film est un ramassis de clichés, de préjugés, de stéréotypes et j’en passe, n’empêche c’est un délice inouï. Le prix d’entrée au cinéma étant réduit les mardis, j’ai eu droit à une thérapie chez le psy pour aussi peu que 6$!

J’ai ri des Maghrébins, des Chinois, des noirs, des juifs, des Français, des cathos, de tout. En fait, j’ai ri surtout de moi et de nous! Mon Dieu, si on pouvait tous se marrer de nos travers, nos idioties, nos bassesses, nos mesquineries et nos préjugés mortels pour mieux nous connaître et nous aimer!

Ne ratez pas «Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu?», car il est de bon augure chez nous, surtout après cette période où la diversité culturelle a été traînée dans la boue!

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