Intimidation: le mauvais exemple des adultes

C’est un constat, le fléau de l’intimidation fait souvent les manchettes. Cette épidémie risque de continuer à sévir, car les adultes montrent le mauvais exemple!

Après la sortie de Gaétan Barrette, La Presse a révélé une étude inédite et alarmante à ce sujet chez nos enfants. On y apprend que dès 11 ou 12 ans, un écolier montréalais sur quatre est déjà victime de cyberintimidation.

L’intimidation s’est également banalisée chez les adultes. À mes débuts de blogueur et chroniqueur au journal Métro, je répondais à mes dénigreurs. Car dans une démocratie, il est salutaire de faire connaître son opinion publiquement. Malheureusement, pour les pros de l’intimidation, les opinions comptent peu, seul l’insulte est importante. Quoi qu’on dise, on a droit à un torrent d’insultes. J’ai alors décidé de ne plus lire ce genre de commentaires. Et c’est dommage.

En effet, plus jeune, sur mon autre planète, je ne comptais plus les nuits blanches à faire et refaire le monde avec d’autres étudiants. Tout y passait, la politique, le sport, la musique, le cinéma, la philosophie et l’histoire.

Les discussions étaient très animées et d’une intensité inouïe. Il fallait faire ses devoirs avant de se jeter dans ce genre de joutes nocturnes. La rigueur s’imposait. Ces affrontements façonnent un amour fou pour le débat démocratique. On argumente pour convaincre et la lumière finit toujours par jaillir de la discussion.

À l’ère de l’internet, les joutes sont virtuelles. Dans l’anonymat, des voyous se sont emparés des médias sociaux pour détruire toute envie de débattre avec ses semblables. Au lieu d’idées, on a libéré ce qu’il y a de plus laid chez la race humaine: la haine et son envie bestiale de démolir l’autre.

Pire, nos politiciens ont muté. Ils sont devenus des gladiateurs du salissage. Lors des élections des dix dernières années, que ce soit au municipal, au provincial ou au fédéral, le salissage est devenu la norme. Les stratèges épient les faits et gestes des adversaires pour y trouver la faille. Dès qu’ils tombent sur une fissure, ils débarquent avec leurs bulldozers pour démolir l’ennemi à force de publicités négatives.

Le parti conservateur du Canada en est le champion incontesté et toutes catégories confondu. À un an de l’élection fédérale de 2015, une opération de salissage est en train d’être orchestrée contre le chef libéral, Justin Trudeau. Les Paul Martin, Stéphane Dion et Michael Ignatieff ont déjà goûté à cette médecine conservatrice payante.

Quant aux faiseurs d’opinions qui sévissent dans nos médias, ils n’ont rien à envier aux politiciens grossiers. L’animateur qui crie plus que ses invités a la cote en ondes. L’analyste qui raille ses cibles suscite rapidement la convoitise des patrons de nos médias.

Avant de s’attaquer au fléau de l’intimidation chez nos enfants, les adultes devraient prêcher par l’exemple!

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