Québec ou Québecor?

Après son saut en politique active, Pierre-Karl Péladeau aurait dû enterrer PKP, le patron de Québecor. Cette erreur originelle risque de plomber sa carrière politique et de travestir notre démocratie!

Dans cette affaire, ni l’intégrité de PKP ni le professionnalisme des travailleurs de l’information de Québecor ne sont mis en cause. Et c’est une diversion malhabile de montrer du doigt la partisanerie des autres partis politiques, car les péquistes en abusent aussi. C’est le propre de la politique!

Il est donc étonnant de voir les troupes péquistes frappées d’une cécité contagieuse. Un immense éléphant est bel et bien planté là, au centre de leur camp. Dans les circonstances, tout démocrate qui se respecte ne peut accepter que le patron de l’empire médiatique le plus influent du Québec convoite la charge suprême.

Les péquistes ont beau s’indigner, la quasi-totalité des commentateurs politiques s’entendent: PKP a un problème d’apparence de conflit d’intérêts qui va lui coller à la peau aussi longtemps qu’il sera en politique.

Le député de Saint-Jérôme ne peut même pas s’en sortir en se soumettant aux règles en vigueur, ni même en plaçant ses avoirs dans une fiducie sans droit de regard.

Pire, le jour où PKP sera chef de l’opposition, premier ministre ou à la tête du clan du Oui à l’occasion d’un éventuel référendum sur l’avenir du Québec, toute sa parenté sera scrutée à la loupe. On a vu ce qu’a enduré Claude Blanchet, le conjoint de l’ex-première ministre Pauline Marois.

L’avenir de Julie Snyder dans les médias sera ainsi en péril. Cela peut paraître farfelu, mais à son arrivée à l’Élysée, Valérie Trierweiler, l’ex-compagne du président français François Hollande, a cru pouvoir continuer d’exercer son métier de journaliste; la grogne a fini par la rattraper. Elle a dû plier l’échine.

On est alors en droit de se demander pourquoi les péquistes dépensent autant de capital à défendre l’indéfendable. Il est aussi navrant de voir et d’entendre des voix respectées du mouvement souverainiste, comme Pierre Curzi, patiner à contre-courant en ondes pour sauver le soldat PKP.

Il est dans l’intérêt vital du PQ que son futur chef ait les coudées franches pour redonner vie à une formation en péril. Il est dans l’intérêt vital de la vie politique québécoise qu’un parti social-démocrate fort tienne tête au PLQ. Il est dans l’intérêt vital du Québec advenant un probable référendum que le débat soit dans la clarté et non dans la distraction!

PKP doit choisir une bonne fois pour toutes ce qu’il veut: Québec ou Québecor, mais pas les deux!

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