Dans la tête du ministre israélien de la Défense

Photo: Getty Images

J’ai grandi avec le conflit israélo-palestinien, et je n’ai jamais compris l’acharnement d’Israël à faire vivre un calvaire au peuple palestinien. Bien avant le Hamas, l’État hébreu a toujours considéré ses interlocuteurs palestiniens comme de vulgaires terroristes.

Certes, il y a eu une réelle ouverture dans les années 1990, avec l’arrivée des travaillistes au pouvoir (Rabin-Peres). Hélas, sous l’impulsion de ses faucons de la droite – d’abord, Ariel Sharon, ensuite, l’impitoyable Benjamin Netanyahou -, l’État hébreu a brisé tous les rêves. Son seul argument: la manière forte est la seule façon de survivre dans un coin du monde où il n’y a pas de pitié pour les faibles.

Dans ce sens, l’analyse de Sylvain Attal sur France 24 basée sur une entrevue du journal Israël Hayom avec le ministre israélien de la Défense, Moshé Ya’alon, est à lire.

Le ministre Ya’alon dit croire plus aux «intérêts» qu’à la paix. Sylvain Attal qualifie d’une rare franchise les propos de Moshé Ya’alon et sa vision d’implacable.

Le billet de France 24 met en lumière quelques points d’une clarté stratégique et troublante. Pour comprendre en partie l’entêtement d’Israël dans ce conflit qui n’en finit plus, il faut lire au complet l’entrevue du ministre israélien de la Défense.

Sylvain Attal a mis un hyperlien vers le texte Palestinians want to destroy the Jewish state. On y entre carrément dans la tête de Moshé Ya’alon. Et c’est tout à fait vrai, sa vision est sans merci.

Lorsque M. Ya’alon aborde les dilemmes moraux qu’il a affrontés pour autoriser des frappes ciblant des terroristes, même au risque de faucher les vies de civils palestiniens innocents, le ministre israélien de la Défense se dit moralement en paix avec les décisions qu’il avait prises. À titre d’exemple, était-ce la bonne décision de bombarder la maison de Mohammed Deif, commandant de l’aile militaire du Hamas, même si sa femme et sa fille risquaient d’être présentes? Sa réponse est d’une froideur incroyable: «Lorsque j’étudie la possibilité d’utiliser la force, je me mets à l’épreuve. Je me demande si je serai capable, après les bombardements ou l’opération que j’aurai autorisés, de me regarder dans le miroir. Et oui, je suis en paix avec la décision que j’ai prise dans le cadre de l’Opération Bordure protectrice [en juillet 2014].»

Lisez les réponses de Moshé Ya’alon sur l’importance de maintenir le Hamas en vie sans le détruire, les querelles intestines au sein du cabinet Netanyahou, les notions de victoire, de la peur des Arabes, etc. C’est d’une clarté intrigante. C’est une cruelle vision de notre bas monde!

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.