Comment lutter contre l’islam radical

C’est facile de sombrer dans la répression aveugle, mais la lutte contre l’islam radical passe aussi par une politique de prévention, de réhabilitation et de réinsertion.

Au printemps 2013, plusieurs médias occidentaux ont consacré des reportages à une nouvelle inusitée : l’Arabie Saoudite, pays de wahhabisme, la version extrémiste de l’islam, s’est doté de centres pour réinsérer ses anciens djihadistes.

À l’époque, la répression musclée a démontré ses limites, car l’Arabie saoudite a subi des centaines de pertes humaines à cause d’attentats répétés sur son territoire par la branche saoudienne d’Al-Qaïda. Le royaume wahhabite a dû imaginer une politique de prévention et de réinsertion de ses citoyens sous l’emprise de Ben Laden.

Puisque le royaume des pétrodollars a des moyens illimités, il s’est doté d’établissements de réhabilitation cinq étoiles. Dans un luxe incroyable, les détenus suivent des cours de rééducation religieuse et reçoivent de l’aide psychologique ainsi qu’un soutien économique pour leur réinsertion sociale, après leur examen final.

À ce sujet, France info a réussi une exclusivité: réaliser un reportage au centre de réhabilitation de Thoumama, près de Riyad, la capitale du royaume. Clarence Rodriguez a pu y faire une incursion et même y recueillir les confessions d’un ancien terroriste. Plusieurs repentis sont passés par ce centre, avant de changer radicalement de vie.

Même s’il faut se méfier de l’expérience saoudienne en la matière – car le royaume wahhabite compte des djihadistes à sa solde –, si les conditions sont réunies, un islamiste radical peut recommencer une nouvelle vie.

Comme l’explique la chercheuse Dounia Bouzar dans son livre référence, Désamorcer l’islam radical- Ces dérives sectaires qui défigurent l’islam, déjouer les pièges de cet extrémisme est possible, car l’islam radical est une pratique sectaire.


En effet, avec les médias sociaux, de jeunes désœuvrés finissent par tomber dans le piège des pseudo-enseignements de faux prophètes. Ils finissent par croire que pour se protéger et combattre le complot planétaire des impurs, ils doivent se couper du monde extérieur (l’école, leurs amis et même leurs parents). La rupture familiale est l’indicateur déterminant de cette dérive avant de passer à l’acte.

Par ailleurs, des pays européens pratiquent la prévention et la réhabilitation. En Allemagne, par exemple, après avoir réussi l’expérience avec des néonazis, on a désendoctriné d’anciens djihadistes.

Comme dans le cas des gangs criminalisées, la répression et la prison ne sont pas suffisantes. Pour lutter contre les apprentis djihadistes, il faut un subtil dosage de la loi et l’ordre, la prévention, la réhabilitation et la réinsertion dans la société.

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