Sauvons Radio-Canada!

Photo: Archives Métro

Ne laissez pas tomber Radio-Canada, même si vous lui reprochez des manquements, car l’heure est grave. Les coupures conservatrices risquent de réduire notre incontournable institution médiatique publique en un vulgaire site internet d’information.

Moi-même, je reproche à Radio-Canada sa télé qui ne nous regarde pas, car elle ne reflète pas la diversité palpable de notre société ni au sein de son service d’information, ni dans ses fictions et ses autres émissions.

J’en ai voulu à Radio-Canada, car, un matin du printemps 2012, lorsque la hache d’«Harpeur» a sévi pour mettre à la porte une soixantaine de travailleurs de Radio-Canada International (RCI), aucun élan de solidarité qui vaille n’a eu lieu de la part des autres radio-canadiens. D’un trait, on a oublié les 67 ans de services de cette immense institution radiophonique et son importance dans des recoins du monde comme l’Afrique, l’avenir du fait français dans le monde.

J’en ai voulu à Radio-Canada à cause de certaines de ses vedettes choyées, certes une minorité, qui roulent sur l’or, maltraitent leurs collaborateurs et sèment l’effroi dans leurs équipes majoritairement composées d’honnêtes travailleurs bourrés de talents qui se démènent comme des diables dans de l’eau bénite pour maintenir un service public professionnel.

Cela dit, depuis des années, à titre de chroniqueur invité, j’ai eu l’immense privilège de collaborer avec Raymond Desmarteau à Tam-Tam Canada, Christiane Charrette, Franco Nuovo à Dessine-moi un dimanche, Catherine Perrin à Médium large, Pierre Brassard à Pouvez-vous répéter la question?, Robert Frosi à Culture physique et tant d’autres émissions, notamment Désautels avec Michel Labreque ou à Espace Musique avec différents animateurs.

Durant ce périple, j’ai croisé des travailleurs de l’information hautement professionnels qui se fendent en quatre dans des conditions de travail de plus en plus précaires, et pour certains, sans aucune garantie d’emploi.

C’est grâce à cette immense majorité de travailleurs talentueux que Radio-Canada vouvoie son public alors que de plus en plus de médias commerciaux le tutoient ou carrément le remplit de populisme crasse.

Il faut sauver Radio-Canada pour qu’elle demeure notre phare dans la tourmente de la désinformation qui s’impose comme la norme, de plus en plus. Radio-Canada doit rester notre étoile polaire dans la pénombre populiste qui nous noie, jour après jour. Radio-Canada doit continuer d’être la référence dans notre paysage médiatique et ne pas suivre la parade.

Il faut sauver Radio-Canada, car, comme me l’a résumé mon ami Victor Diaz Lamich depuis son Chili natal, «quand on tue une émission comme la Tête ailleurs, Macadam et autres petites merveilles, on tue aussi la possibilité de nous donner de grands rassembleurs comme feu Jacques Bertrand, cultivateurs inépuisables du terroir intellectuel et intelligent du Québec.»

Pour sauver Radio-Canada, vous pouvez commencer aujourd’hui en vous joignant à la marche de ce dimanche 16 novembre, à midi, au Square Victoria, à Montréal. C’est assez!

Mon
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