Les victimes sans nom de l’Amérique


Un récent article du Guardian sème l’effroi: la chasse américaine à 47 terroristes au Pakistan et au Yémen a entraîné injustement la mort de 1147 victimes.

The Guardian s’est basé sur une nouvelle analyse des données menée par Reprieve, un groupe qui défend les droits humains. Et ces révélations soulèvent encore l’éternelle question sur les ravages des frappes de drones.

Pire, selon le journal britannique, cette analyse n’est qu’une estimation partielle des dégâts causés par l’arme privilégiée du président américain Barack Obama et son administration, sous prétexte qu’elle serait moins coûteuse et plus précise qu’une guerre conventionnelle.

En effet, les superproductions hollywoodiennes et les séries télé américaines font croire faussement au public qu’une guerre précise et chirurgicale est possible. Comme quoi un militaire sort de chez lui le matin pour aller au boulot, comme monsieur et madame Tout-le-Monde, une fois devant son écran, dans l’une des casernes de l’Oncle Sam, tout en prenant son café, avec sa manette, il est capable de diriger un drone qui, depuis le ciel, identifie une boîte d’allumettes dans un tas de foin et la pulvérise proprement. Alors que c’est faux!

Dans un engagement militaire, surtout dans des zones bondées de civils, ou même dans un village isolé, il n’y a pas de frappes propres et précises.

Les cas des 41 cibles traquées par les Américains citées par le Guardian sont éloquents.

Ailleurs, au Yémen, 17 hommes ont été ciblés plusieurs fois par des attaques des drones. Or, ces frappes ont tué 273 inconnus, dont au moins 7 enfants. Pire, au moins quatre des cibles sont encore en vie.

Quant à Ayman Zawahiri, l’actuel numéro un d’Al-Qaïda, il a fait l’objet de deux tentatives d’élimination par des drones. Non seulement il a survécu, mais sa traque a causé la mort de 105 inconnus, dont 76 enfants.

Ces morts qu’on ne compte plus, dans le jargon militaire américain, on les appelle les dommages collatéraux, une façon de leur ôter toute humanité, pour ne représenter qu’une donnée administrative froide pour compiler les statistiques de l’état-major!

Mais les 1147 victimes fauchées, au Pakistan et au Yémen, ont des familles, des mères, des pères, des grands-parents, des épouses, des belles-familles, des maîtresses, des enfants, des frères, des sœurs, des cousines, des cousins, des oncles, des tantes, des voisins, des collègues de travail, etc. Alors, au lieu de lutter contre le terrorisme, leur assassinat ne font que perpétuer le mal.

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