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Les musulmans français en danger?

Photo: AP

Après les attentats de Paris, où deux présumés terroristes sont entrés dans les bureaux du journal satirique Charlie hebdo et ont tué plusieurs personnes, les musulmans de l’Hexagone sont visés sérieusement, même si leurs concitoyens ne semblent pas sombrer dans l’islamophobie.

Selon l’Observatoire national contre l’islamophobie, une instance dépendante du Conseil français du culte musulman, entre l’attentat contre Charlie Hebdo du 7 janvier et le 20 janvier, 128 actes antimusulmans ont été recensés en France, soit presque autant en deux semaines que sur toute l’année 2014.

Dans cette folie d’après les attentats de Paris, l’excès de zèle a donné cours à des situations kafkaïennes. Un petit Niçois de 8 ans a même été poursuivi pour apologie au terrorisme. Un gamin!

Dans la foulée, certains n’hésitent plus à qualifier de« chasse aux sorcières» la traque aux djihadistes, surtout quand des enfants français issus de parents maghrébins ont été mis en cause personnellement, comme dans l’affaire qui a défrayé la chronique à Nice il y a quelques jours.

Ce genre de nouvelles abracadabrantes attisent la haine et la crainte de l’autre côté de la méditerranée. Au Maroc, l’hebdomadaire El Watan Al Ane, en présentant François Hollande en Hitler, dans son édition du 29 janvier, s’est posé la question suivante: «Les Français vont-ils faire renaître les camps de concentration d’Hitler pour exterminer les musulmans?». Le choc!

Cela dit, l’institut de sondages Ipsos a mené une grande enquête sur l’image de l’islam aux yeux des Français, après les récents attentats. France 2 en a dévoilé les résultats il y a quelques jours. À la question: «Après les attentats, sommes-nous en guerre?», 53% des sondés ont répondu oui. Comme l’a expliqué le journaliste du téléjournal de 20h, l’amalgame est bien évité, car 84% parlent d’une guerre «contre le terrorisme djihadiste uniquement». Seuls 16% se disent en guerre «contre l’islam en général».

Autre conclusion présentée par France 2, les attentats n’ont donc pas eu d’impact négatif sur la perception de l’islam. En fait, c’est tout le contraire: 47% des personnes interrogées pensent que la religion musulmane est compatible avec les valeurs de la société française. C’est 21 points de plus qu’en 2013.

Ainsi, pour 66% des sondés, l’islam est une religion aussi pacifique que les autres et le djihadisme en est une perversion.

Dans une entrevue accordée au journal Le monde, Brice Teinturier, directeur général délégué d’Ipsos, a fourni plus d’explications. À lire: Après les attentats, «des clarifications qui ont fait baisser les tensions sur l’islam». Mais est-ce suffisant pour éviter l’escalade entre l’Occident et le monde musulman?

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