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Handball: Ah, le Qatar!

Photo: Bongarts/Getty Images

La semaine dernière, la France a gagné son 5e titre de championne du monde de handball. Or, c’est l’autre équipe finaliste, le Qatar, qui a attiré plus l’attention!

Depuis 1992, les qualificatifs manquent pour décrire la suprématie des Bleus, tour à tour, identifiés comme les «Bronzés», les «Barjots», les «Costauds» ou les «Experts». Et pour cause, ils ont décroché 10 titres internationaux: 2 olympiques (2008 et 2012), 5 du monde (1995, 2001, 2009, 2011, 2015) et 3 d’Europe (2006, 2010, 2014).

Grâce à une génération de handballeurs hors pair, menée d’une main de maître par le sélectionneur Claude Onesta depuis 2001, l’équipe de France de handball rafle presque tout sur la scène internationale, soit 8 des 12 dernières compétitions internationales.

Or, lors de cette finale 2015, c’est la sélection du Qatar qui a attiré la curiosité des médias et des amateurs. En effet, comment un pays où le handball est embryonnaire a-t-il pu accéder à la finale de ce mondial? On le sait, la volonté acharnée d’un petit pays extrêmement riche comme le Qatar d’exister à travers le sport peut à la limite le mener à organiser un championnat du monde, mais de là à le gagner, c’est une autre paire de manches!

Certes, la fédération qatarie s’est payée l’un des meilleurs entraîneurs de la discipline au monde, Valero Rivera. En plus d’avoir raflé 12 fois le championnat espagnol avec le FC Barcelone et 6 fois la Ligue des Champions européenne, en 2013, il a été sacré champion du monde à la barre de la sélection espagnole.

Mais sans des joueurs d’un calibre international confirmé, un sélectionneur ne peut pas faire, à lui seul, des miracles. C’est à ce titre que la souplesse de la Fédération internationale de handball sur la naturalisation des joueurs a été exploitée par les Qataris. En vertu de ses règlements, un joueur n’ayant plus joué depuis trois ans dans sa sélection nationale peut évoluer sous le maillot d’un nouveau pays.

Avec un stratège réputé comme Valero Rivera à sa barre, beaucoup de «mercenaires» ont rejoint l’équipe nationale du Qatar, une équipe qui ne compte dans ses rangs que deux joueurs de souche qatarie greffés aux 14 autres naturalisés: 3 Monténégrins, 2 Bosniens, 2 Égyptiens, 2 Syriens, 1 Iranien, 1 Cubain, 1 Espagnol, 1 Tunisien et un Français, Bertrand Roiné, vainqueur du Mondial de handball 2011 avec la France!

Comme l’explique le journal l’Équipe, question naturalisation, le Qatar n’a rien inventé. Le journal sportif français rapporte ainsi que la naturalisation massive a déjà été employée par d’autres nations dans d’autres sports, comme l’équipe italienne de soccer des années 1930 (championne du monde en 1934 et 1938), la sélection kenyane de hockey sur gazon (huit joueurs d’origine indienne) aux JO de 1960, la Grande-Bretagne (handball) qui s’est offert une équipe de toutes pièces lors des JO de Londres en 2012, ainsi que la Nouvelle-Zélande et la France au rugby, la Guinée Équatoriale au foot, sans oublier d’autres exemples comme le baseball, l’haltérophilie, la gymnastique, des sports sans frontière!

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