Qu’est-ce qui différencie Joël Legendre de Bill Clinton?

Joël Legendre Photo: Archives

Je l’avoue, citer Joël Legendre et Bill Clinton dans la même phrase, c’est étrange, mais, l’air de rien, les deux personnages ont bien plus de choses en commun qu’on pourrait le penser à première vue.

D’abord, les deux comparses sont de bons comédiens pétris d’humour et d’autodérision. Le premier nous l’a prouvé haut la main dans ses rôles de composition hilarante (aucun lien avec Hillary) lors des derniers Bye-Bye à Radio-Canada. Le second, a si bien interprété son rôle de président du pays le plus puissant de notre planète durant huit ans à la Maison-Blanche.

Toute proportion gardée, les deux bonshommes sont photogéniques, pleins de talents, adulés par un large public et très populaires dans leurs sociétés respectives. Ils crèvent l’écran, et leur aura leur ouvre toutes les portes. Ils sillonnent avec aisance les plateaux de télé, décrochent des contrats lucratifs et vivent mieux que la quasi-majorité des Terriens.

Toute proportion gardée, les agences de publicité et les organismes caritatifs se les arrachent, car leur seule présence garantit une collecte record et assure le succès de n’importe quelle œuvre de bienfaisance!

Cela dit, toute proportion gardée bien sûr, les deux acteurs chevronnés adorent exhiber leurs bijoux de famille dans des coins inusités. Si l’ancien président américain l’a fait devant une stagiaire dans son bureau ovale, le lieu vénéré et le plus sécurisé de toute la Terre, Joël Legendre a préféré, quant à lui, le faire devant un policier en civil, en plein jour, dans un parc public réputé pour être un lieu de partouze
pour les gais.

Là, les comparaisons entre Joël Legendre et Bill Clinton s’arrêtent. Certes, le mensonge sous serment de Clinton à propos de ses relations sexuelles avec Monica Lewinsky lui a valu un retentissant «impeachment» qui a failli l’éjecter du bureau ovale dans la honte, mais il a pu s’en sortir. Il sillonne désormais la planète comme conférencier richement récompensé, intervient comme émissaire onusien dans les coins les plus chauds du monde, fréquente la crème de la crème de l’establishment international et aide son épouse Hillary Clinton à tenter de conquérir la Maison-Blanche en 2016.

Si l’«honorable» Bill  Clinton débarquait en ville demain, tout le gotha montréalais se prosternerait à ses pieds et s’arracherait des billets à des prix exorbitants pour s’abreuver de ses paroles.

Quant au «pauvre» Joël Legendre, il a dû se faire hara-kiri. De son plein gré, il s’est infligé un «auto-impeachment» pour quitter la scène publique sur-le-champ. En quelques secondes, il s’est fait tatouer sur le front : «pervers». Sa carrière est bel et bien finie, et sa traversée du désert risque d’être pire qu’un chemin de croix.

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