Voulez-vous combattre l’austérité?

Dans un monde idéal, l’accès à l’éducation et la santé doit être gratuit aux citoyens, comme en Norvège, mais faut-il avoir les moyens de cette ambition?

Si la Norvège l’a fait, c’est parce que, d’abord, c’est un pays riche par son pétrole. L’industrie pétrolière est la première industrie de la Norvège. Elle rapporte au trésor du pays quelque 50 milliards $, presque le quart de son budget. Ensuite, au lieu de gaspiller sa manne pétrolière, ce pays scandinave n’a pas baissé ses taxes et impôts, ni réduit le prix de ses produits pétroliers.

Les Norvégiens ont eu la lucidité de créer un Fonds de pension global du gouvernement, l’un des plus garnis au monde, pour assurer une équité intergénérationnelle.

Dès la découverte du pétrole, dans les années 1970, les dirigeants norvégiens, toutes allégeances confondues, ont eu la lucidité de ne pas gaspiller cette richesse nationale dans des débats politiciens stériles. Ils ont plutôt décidé et prévu que tous les revenus pétroliers iraient dans un fonds et surtout de ne profiter que de ses revenus de placements.

Ainsi, la Norvège maîtrise ses dépenses budgétaires en maintenant des taxes et impôts élevés, même quand les prix du pétrole sont très culminants, pour protéger l’État des fluctuations financières du marché pétrolier et surtout contrôler l’inflation!

Le Québec, avec 8 millions d’habitants, ne dispose que d’un budget avoisinant les 80 milliards $ et vit à crédit. Notre richesse est l’eau, mais la gère-t-on efficacement? Avec une population de quelque 5 millions, le budget annuel de la Norvège tourne autour de 190 milliards de $ et son surplus budgétaire, de 70 milliards $. La valeur de son Fonds global avoisine les 750 milliards $.

Pire, le Québec engloutit 36 milliards de son budget dans la santé et 14 autres milliards $ dans l’éducation. Pourtant, nos deux mammouths budgétaires sont dysfonctionnels. Pour la santé, l’accès à un médecin de famille est sans espoir et les urgences sont cauchemardesques. Quant à notre éducation, le 49 % de nos adultes analphabètes fonctionnels et le décrochage scolaire calamiteux de nos jeunes sont des aberrations.

Alors, comment accéder au modèle norvégien? Faire payer les riches, dit la foule en colère sur Sainte-Catherine. Peut-être, mais cet objectif est inatteignable, en tout cas, à court ou à moyen terme, sans l’implication de tous les États de notre planète pour fermer les paradis fiscaux. Justement, avec les 85 Terriens milliardaires qui gagnent plus d’argent que 4,5 milliards d’humains, cette mondialisation injuste telle que nous la vivons profite aux ultras riches aux dépens de la classe moyenne et des démunis.

Pour accéder au modèle norvégien, il faut changer de paradigmes, mais cela exigerait aussi du temps dans un Québec polarisé.

Au-delà de l’austérité et de la politique politicienne, le Québec doit tenir un vrai débat national pour choisir un modèle de société juste et équitable pour tous sans hypothéquer l’avenir de nos enfants!

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