Avec de tels chefs, pas besoin de crises…

Depuis l’automne dernier, les prestations calamiteuses des chefs des trois partis les plus représentatifs à Québec doivent nous interpeller.

Philippe Couillard a opté pour un ton clinique, froid et cartésien pour contrer les attaques des oppositions. Pourtant, les gaffes de ses ministres ont fait le buzz partout et la folle course au déficit zéro de son trio économique a été élevée au stade de dogme religieux sans aucun accommodement raisonnable possible!

Philippe Couillard aurait-il oublié sa promesse de changer de ton à l’Assemblée nationale et sa volonté d’être le premier ministre de tous les Québécois? Au lieu de s’élever au-dessus de la mêlée et d’apaiser le peuple avec des actions à la fois concrètes, sérieuses et conciliantes, Philippe Couillard risque avec sa méthode de devenir un fardeau.

Face au gouvernement Couillard, les deux oppositions officielles versent dans la politique politicienne qui ne fait qu’attiser les craintes du peuple.

François Legault a accéléré sa radicalisation pour gruger le vote. Le chef de l’ADQ (oups, désoler la CAQ), n’a-t-il pas gaffé le jour même de l’attaque de Charlie Hebdo? En réaction à cette attaque terroriste meurtrière dans les locaux parisiens du journal satirique, il n’a rien trouvé de plus intelligent que de gazouiller sur Twitter: «La lutte contre les extrémistes est plus urgente que jamais. Plus de Carrie Mathison!», en référence à l’agente de la CIA qui traque les terroristes dans la tristement célèbre série télévisée américaine Homeland?

Mais au lieu de rectifier le tir, le chef de la CAQ, a voulu surfer sur la vague de la peur. Le 17 février dernier, il a proposé à l’Assemblée nationale une enquête systématique avant l’ouverture d’une mosquée, aux dépens de toutes nos règles et lois! Croire qu’un agent dormant d’une nébuleuse terroriste recrute en plein jour dans une mosquée, c’est une insulte au bon sens et à tous nos services de sécurité!

Du côté du PQ, en l’absence d’un vrai patron, le 22 janvier dernier, Stéphane Bédard a lancé dans une mêlée de journalistes que Couillard semble «imprégné» des valeurs saoudiennes. Selon le chef intérimaire du PQ, le séjour de quatre ans de Philippe Couillard en Arabie saoudite comme médecin, dans les années 1990, pourrait expliquer son inaction et son insensibilité dans les dossiers de la laïcité de l’État et de la lutte contre le radicalisme religieux.

À ce jeu de la peur, doit-on soupçonner tout Québécois qui est né ou qui vit dans des pays douteux d’être un citoyen louche par association?
Certes, le chef intérimaire du PQ a fait acte de contrition, mais le mal est fait. Avec de tels chefs, pas besoin de crises.

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