La vraie «House of Cards»!

La série américaine House of Cards ne relate pas seulement les magouilles d’un couple qui a scellé un pacte machiavélique pour arriver coûte que coûte à la Maison-Blanche, mais dresse aussi les portraits de politiciens pour qui tout devient question de calculs pour accéder au pouvoir, le garder et en abuser.

Et la réalité dépasse souvent la fiction. David Petraeus, l’ancien directeur de la CIA, le cœur de cette machine infernale mise en place par l’Amérique pour «traquer» les terroristes et «instaurer» la démocratie dans le «Grand Moyen-Orient», s’est avéré indigne des plus hautes charges de l’État.

L’ancien chef des espions américains a permis à sa biographe et maîtresse, Paula Broadwell, l’accès à de l’information ultra-secrète. Une trahison. Pire, il a menti au FBI et à la CIA sur sa possession et sa manipulation de ces informations hautement classifiées. En fin de compte, le dignitaire David Petraeus s’en est sorti avec une simple condamnation avec sursis.

Pendant ce temps-là, parce que l’Amérique torture, parce que qu’elle surveille illégalement les civiles – même ses alliés – eparce qu’elle pervertit la démocratie, d’honnêtes Américains ont essayé de lancer des alertes au monde sur ses agissements voyous. Mais ceux-là croupissent en prison ou sont forcés à l’exil.

En 2007, John Kiriakou est devenu le premier agent de la CIA à parler publiquement de l’utilisation des techniques barbares de torture par la CIA. Il a fini par purger une peine de prison pour avoir divulgué aux journalistes des informations confidentielles.

Dans la foulée, Edward Snowden, cet ancien technicien de la CIA dégoutté par le cynisme de son gouvernement, a permis au quotidien britannique The Guardian de révéler l’existence d’un programme illégal de surveillance hautement confidentiel des services secrets américains. Au lieu d’enquêter sur le scandale, le gouvernement américain poursuit Snowden pour espionnage et le force à l’exil.

Le soldat américain Bradley Manning, lui aussi scandalisé par les agissements de son gouvernement, s’est indigné et a divulgué des centaines de milliers de câbles diplomatiques et de rapports militaires classés secrets de la Défense à WikiLeaks. L’Oncle Sam l’a condamné à 35 ans de réclusion.

Cela dit, lors des années Georges W. Bush et ses faucons, le cynisme de l’administration américaine a été à son zénith. On est allé jusqu’à divulguer l’identité d’une espionne américaine pour réduire au silence son mari. C’est l’affaire Plame-Wilson.

En regardant la série américaine «House of Cards», on a de la difficulté à croire qu’une telle débauche peut exister au cœur du pouvoir américain. Hélas, l’Amérique c’est aussi une vieille démocratie minée par la perversion du pouvoir au plus haut sommet de l’État. Les scandales à répétition minent la crédibilité du pays qui se prend pour le leader du monde libre et le gendarme de notre planète et offrent des munitions à tous ses opposants, car ils estiment ne pas avoir de leçons à recevoir d’un État qui patauge dans le «péché».

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