Austérité: la prise d’otage!

Comment avez-vous réagi à la récente publicité télévisée de l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP) dans laquelle elle dénonce les coupes du gouvernement Couillard?

Je suis choqué qu’on en arrive à ce genre de message de la peur pour racoler le public. La pub est limpide, si M. Barrette et M. Couillard coupent dans le financement aux pharmacies, les patients encaisseront le coup abruptement. Et si le gouvernement ne fléchit pas, quelle est la prochaine étape? Faut-il une annonce à la Walking Dead où on verra carrément l’enseigne tomber sur les têtes d’honnêtes citoyens et les fracasser avec du sang qui gicle à profusion pour tordre le bras au gouvernement?

Cette guerre propagandiste livrée ET par le gouvernement ET par les syndicats mine la santé mentale du peuple au point de le polariser. D’un côté, on a ceux qui veulent en finir aveuglément avec le modèle québécois d’État providence et, de l’autre, on a ceux qui veulent le maintenir coûte que coûte. Alors, qui croire?

Cette situation me rappelle étrangement un incident anodin que j’ai vécu dernièrement. Un jour, en pleine semaine de travail, j’ai décidé de faire un tour au centre-ville pour casser la routine. Après avoir fait du lèche-vitrine sur la rue Sainte-Catherine, j’ai fini par me lasser à déambuler sans objet. J’ai aussitôt mis fin à ma brève sortie oisive.

J’ai replongé dans le métro, à la station McGill, au milieu de la matinée, l’heure où c’est très agréable d’être parmi des usagers du transport en commun plus décontractés! Tout à coup, un gars a perturbé la quiétude de cet espace.

Avant que le métro ne reparte, l’homme au crâne rasé et à la barbe de trois jours a fait une drôle de grimace au regard d’une femme d’un certain âge qui cherchait à s’accrocher à une barre. Et le bonhomme s’indigna avec force: «Y a-t-il quelqu’un qui a la gentillesse de laisser sa place à la madame? S’il vous plaît, cédez-lui votre place!» Visiblement gênée, la dame essaya tant bien que mal d’exprimer son désaccord avec la sollicitude de l’inconnu!

Quelques secondes après, le train s’engouffra dans son tunnel. Dans le vacarme de la tôle, l’inconnu indigné s’est mis au milieu des passagers. D’une voix théâtrale, il a réussi à faire entendre à tue-tête sa revendication du jour: «Mesdames et messieurs, je ne suis pas un itinérant, ni un drogué, ni un alcoolique, sauf que, depuis trois jours, je dors dehors et j’ai besoin de vous pour manger sans être obligé de voler. Aidez-moi!» Et il a répété sa revendication sans relâche. À la station Sherbrooke, j’ai changé de rame, car je n’étais plus capable d’être pris en otage tout le temps et partout.

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