«Monseigneur» PKP

Je ne suis ni indépendantiste, ni fédéraliste, pourtant, j’ai plus d’amis souverainistes, particulièrement des péquistes. Cette accointance, je la dois surtout à mes années dans le milieu communautaire.

Dès mon arrivée au Québec, j’ai atterri dans le réseau social qui vient en aide aux immigrants. J’y ai découvert des souverainistes plus progressistes que le commun de mes nouveaux concitoyens.

Dans ce milieu où les salaires et les conditions de travail sont précaires, j’ai côtoyé des travailleurs qui veulent en maudit et qui s’impliquent tête baissée pour faire du Québec une oasis où personne n’est laissé pour compte. Sans eux, un nombre incroyable de nouveaux Québécois auraient pu être largués pour de bon.

C’était avant 2007, car il y a bel et bien un PQ d’avant 2007 et un autre d’après. Beaucoup d’encre a coulé sur cette transformation extrême que le parti de René Lévesque a subi après la montée au Québec d’une vague anti-immigration – surtout anti-musulmane – qui a failli porter au pouvoir un parti marginal, l’ADQ.

Depuis lors, si certains de mes amis péquistes ont déserté leur parti pour se joindre à Québec solidaire ou Option nationale, la plupart sont restés dans l’expectative. Ils sont devenus orphelins d’un grand parti souverainiste et progressiste capable de les mener à la terre promise.

Et voilà que le citoyen Pierre Karl Péladeau a émergé à la suite de l’accession au pouvoir de Pauline Marois. Là, j’ai vu mes amis péquistes grincer des dents en voyant ce rapprochement entre leur parti historique et un magnat des médias. Personne parmi eux ne pouvait imaginer, même dans ses pires cauchemars, que le parti de René Lévesque serait dirigé un jour par un maître.

Ces anciens péquistes ont beau agiter leurs mains et élever la voix, leur parti ne leur prête désormais plus attention. Pour eux, le PQ s’est coupé de la majorité des Québécois pour s’engouffrer dans la pénombre d’un huis clos.

Mes amis péquistes désabusés me décrivent les réunions autour de PKP comme des messes où les militants/croyants se convainquent les uns les autres que la prophétie sera réalisée et que leur cause a trouvé son sauveur.

Dans le parti de René Lévesque, tenir tête à PKP est devenue une hérésie, et le critiquer un blasphème. L’omertà est décrétée et ses fidèles ne veulent rien savoir du reste du peuple médusé devant la mascarade de leur conclave avec zéro débat.

Si certains de mes amis péquistes avaient eu un regain d’espoir grâce à la percée d’Alexandre Cloutier entouré des Véronique Hivon, Léo Bureau-Blouin et François Gendron, ils ont vite déchanté devant le rouleau compresseur du concile qui sacrera «monseigneur» PKP. Mais où va le PQ?

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