Un 1er juillet au Québec

Lors de la journée du 1er juillet, un Québécois a, au moins une fois dans sa vie, déménagé, fêté le Canada ou suivi religieusement l’ouverture du marché des joueurs autonomes de la LNH.

En parlant de l’ouverture de ce bazar de la LNH, n’est-il pas ironique de voir des humains traités comme de simples marchandises librement négociables?

Cette marchandisation me replonge dans mon passé. Il y a un quart de siècle, j’étais en première année, sur les bancs de l’une des facs d’économie de ma planète d’origine. Et je me rappelle de ce prof répétant inlassablement que la rareté fait le prix.

Je ne sais plus quel économiste a découvert les bases de cette loi de l’offre et de la demande. Était-ce l’un des Britanniques Adam Smith et David Ricardo ou Ibn Khaldoun, l’Arabe?

Revenons à ce joueur autonome qui gagne plus que la plupart de nos PME, lesquelles arrivent difficilement à conclure leur année avec des revenus dans les 6 chiffres, alors imaginez dans les sept chiffres! Eh oui! Dans la LNH, un joueur de quatrième trio qui saute souvent son tour sur la patinoire frôle le million. Même la simple recrue touche plus que le demi-million!

Ainsi, même si un déménagement semble être une épreuve humaine délicate, surtout si une conjointe et des enfants y sont impliqués dans la douleur, les hockeyeurs sabrent le champagne la journée de leur changement d’adresse. Tous, sans exception, à la fin de cette fête nationale, affichent devant les médias un flegme british digne des lords.

Et en parlant de lords, ils ont fait l’objet d’un chapitre de mon cours d’histoire au lycée, l’équivalent du cégep ici. Si ma mémoire est bonne, en Grande-Bretagne, quelque part au Moyen-âge, monsieur et madame Tout-le-Monde n’avaient pas le droit d’être élus. Seul les propriétaires terriens avaient ce privilège. Et, à l’époque, ce n’était pas un lord, une voix. Oh que non! Un lord avait un nombre de voix proportionnel à la superficie de ses terres. C’était la monarchie à la sauce féodale!

Ce qui nous ramène aux hockeyeurs d’aujourd’hui et à leur marché. Des siècles plus tard, la capacité d’un hockeyeur à dominer la règle de l’offre et de la demande dépend de son physique de spartiate et de ses habiletés exceptionnelles. La loi du mieux nanti est encore la règle.

Entre vous et moi, n’est-ce pas beau de voir ces lords des temps modernes se faire échanger de club et de déménager de ville en ville dans la liesse tout en lançant en ondes: «C’est juste une business»?

Bon déménagement, bonne fête du Canada et bonne écoute du marché des joueurs autonomes de la LNH!

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.