Mohammad Javad Zarif: le gant de velours de l’Iran

Si Qassem Soleimani est la main de fer de l’Iran, Mohammad Javad Zarif est le gant de velours. Car si le premier mène la bataille sur le terrain militaire, le 2e a joué un rôle décisif dans la conclusion de l’accord historique entre Téhéran et les grandes puissances.

Pour ainsi dire, sur les champs de bataille du Moyen-Orient, le général Qassem Soleimani défie militairement les Américains et leurs alliés sunnites, notamment l’Arabie Saoudite, tout en embêtant à la fois les djihadistes d’Al-Qaïda et ceux du groupe État islamique.

En parallèle, le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif s’est occupé du volet diplomatique pour soustraire son pays des griffes de l’embargo et briser son isolement catastrophique.

Justement, ce début du dégel entre l’Iran et les États-Unis, deux pays ennemis, faut-il le rappeler, depuis la prise d’otage à l’ambassade américaine de Téhéran en 1979, n’aurait pu se faire sans ce ministre iranien 2.0.

Faites un tour des différents reportages concoctés par les médias occidentaux à ce sujet et vous allez découvrir un homme politique décrit comme jovial qui n’hésite pas à plaisanter avec les journalistes.

Et pour cause, Mohammad Javad Zarif a étudié en Amérique avec à la clé un doctorat en droit international. Il a ensuite travaillé de nombreuses années comme diplomate aux Nations unies, notamment comme ambassadeur de son pays entre 2002 et 2007.

Ainsi, après presque deux ans de négociations coriaces afin de mettre fin à plus d’une décade de crise internationale, John Kerry, l’autre parrain de ce début de réconciliation entre l’Occident et l’Iran, a fini par être impressionné par son interlocuteur chiite.

Personne n’est dupe, car on ne peut effacer plus de 30 ans d’animosité en paraphant une entente. Néanmoins, les experts sont unanimes: l’accord est historique, mais ce n’est que le début d’un long processus de réconciliation entre Washington et Téhéran.

Justement, l’embargo a semé la pagaille dans l’économie de l’Iran et une guerre secrète depuis plusieurs années a décimé son programme nucléaire et ses cerveaux. Le pays des Ayatollahs a fini par adopté avec doigté le jeu du kalachnikov et du rameau.

Certes, ce régime ultraconservateur n’a pas fait un virage de 180 degrés, mais il est différent de l’ère de son ex-président Mahmoud Ahmadinejad, l’adepte de la confrontation au risque de mettre son pays dans le pétrin. Les pures et dures du régime des Ayatollahs soufflent encore le chaud et le froid dans le pays, mais l’Iran a évolué.

Beaucoup d’embûches parsèment le chemin de la mise en pratique de cet accord sur le nucléaire iranien, mais toutes les paix historiques ont commencé par un premier pas. Grâce en partie à Mohammad Javad Zarif, c’est fait!

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